Recherches sur la persécution des personnes dites nomades en France de 1940 à 1946. Recueil de témoignages écrits et oraux

Recherches sur la persécution des personnes dites nomades en France de 1940 à 1946.

Recueil de témoignages écrits et oraux

  • Porteur du projet : Ilsen About
  • Membres de l’équipe projet : Lise Foisneau (Chargée de recherche au CNRS), Théophile Leroy (Doctorant à l’EHESS), Laurence Brandi (Chargée de projet à l’IRIS)
  • Financement :
    • Conseil de l'Europe, Strasbourg, France.
    • Ministère de la Culture, Chargé de mission Culture - éducation populaire, solidarité, gens du voyage Département de l'éducation et du développement artistiques et culturels (DEDAC), Paris, France.
    • Ministère de la Défense, Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives (DMPA), Paris, France.
    • Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH), Paris, France.
    • Délégation interministérielle à l’hébergement et l’accès au logement (DIHAL), Commission nationale consultative des gens du voyage.
    • Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Paris, France.
  • Durée : 2019-2021

Les voix et les visages des personnes internées comme « nomades » en France entre 1940 et 1946 sont longtemps restés anonymes. Ce projet a pour objectif de rassembler les récits et les souvenirs des témoins et faire connaître les réalités d’une persécution méconnue et encore absente de la mémoire nationale. Ce projet donne ainsi la parole à toutes les personnes victimes des répressions exercées à l’encontre des Voyageurs, Forains, Manouches, Kalés, Roms, Sintés ou Yéniches durant la Seconde Guerre mondiale. Ce projet, sous forme de campagne nationale de collecte, souhaite construire une histoire commune et poser les fondations d’une reconnaissance complète des souffrances et des préjudices subis.

Depuis 2019, une équipe de chercheurs, aidée par de nombreux collectifs, a constitué un recueil de témoignages écrits et oraux relatifs aux persécutions des personnes dites nomades en France de 1940 à 1946. Au terme de ce programme, près de 40 témoins ont été enregistrés et les témoignages de plus de 250 témoins ont pu être recueillis. Cette collection sera déposée et consultable aux Archives Nationales, à l’École des hautes études en sciences sociales ainsi qu’à la Médiathèque Mateo Maximoff. Le versement officiel de cette collection est prévue au début de l’année 2022.

Ce projet est coordonné scientifiquement par l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) et par le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Il est une priorité de travail de la Commission Nationale Consultative des Gens du Voyage (CNCGDV) qui dépend de la Délégation Interministérielle à l’Hébergement et à l’Accès au Logement (DIHAL).

Témoigner d’une persécution

Entre 1940 et 1946, plus de 6 500 personnes, en majorité de nationalité française et identifiées généralement comme « nomades », sont internées dans plus d’une trentaine de camps situés sur l’ensemble du territoire. Cette politique répressive est ordonnée par les forces d’occupation allemandes et mise en œuvre par les autorités françaises y compris plusieurs mois après la Libération. Les derniers internés ne furent libérés qu’en mai 1946 sous le régime du Gouvernement provisoire de la République française.

Longtemps occultée, cette histoire n’a commencé à être étudiée qu’à partir des années 1980 et de nombreux aspects des persécutions contre les personnes restent encore dans l’ombre. L’expérience de l’internement s’associe en effet à de nombreuses formes de répression : assignations à résidence, emprisonnements, déportations raciales ou politiques, travail forcé, séparation des familles, etc. La reconnaissance tardive des faits et la fragmentation des mémoires ont aussi empêché d’apprécier à leur juste mesure les souffrances physiques et morales subies pendant cette période, alors même qu’elles pèsent toujours sur les descendants des populations persécutées. La solidarité et l’entraide, la dissimulation et le refuge ainsi que les formes nombreuses de résistance à l’oppression sont également très peu renseignés. Visant à réunir les sources premières de l’histoire d’une persécution méconnue, cette collecte entend contribuer à sa reconnaissance par la communauté nationale dans son entier.

Un projet de collecte à l’échelle nationale

Ce projet de collecte réunit l’ensemble des témoignages audiovisuels de témoins survivants et réunit l’ensemble des témoignages enregistrés ou rédigés et conservés dans les archives, publiques et privées, concernant l’internement et la persécution des personnes dites « nomades » en France entre 1940 et 1946. Cette collecte s’appuie sur le réseau associatif et les collectifs ayant participé ces dernières années à l’étude historique et à la reconnaissance mémorielle de l’histoire de l’internement. Dans toutes les régions de France, des actions et des rencontres sont menées pour retrouver les familles et les témoins. Des rencontres préliminaires sont organisées pour leur présenter et exposer la nature du projet. Le cadre juridique proposé protège les droits des témoins et de leurs familles de tout usage commercial et limite la diffusion des témoignages à des fins de recherches, historiques et familiales.

C’est pourquoi ce projet est élaboré en partenariat avec le réseau des Archives des France (Archives Nationales, archives départementales et municipales). Les Archives Nationalesaccueilleront l’ensemble des témoignages collectés : ce versement assurera une protection, juridique et matérielle des témoignages collectés et la patrimonialisation des archives de l’internement.

Un projet collaboratif

Ce projet de collecte souhaite impliquer les personnes concernées, témoins et descendants, ainsi que toutes les associations, les collectifs, les centres d’archives et de documentation, ayant participé à la reconnaissance d’une histoire de l’internement et des persécutions des personnes dites « nomades », en France et à l’étranger. Cette mission s’inscrit plus largement dans le cadre des travaux visant à étudier et documenter l’histoire des persécutions contre tous les Voyageurs, Forains, Manouches, Kalés, Roms, Sintés et Yéniches dans l’ensemble de l’Europe durant la Seconde Guerre mondiale.

 


 

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