Thèse de Jean-Philippe DEDIEU

La prise de parole de l'immigration subsaharienne en France (1960-1995)

A l’exception de la période qui précède la décolonisation, l’immigration subsaharienne en France a été durablement négligée par les historiens et les sociologues. Pour contribuer à sa socio-histoire, l’approche comparatiste s’est imposée dans l’intention d’interroger la représentation d’un courant migratoire particulièrement stigmatisé et réifié. La comparaison ne s’est pas exercée en référence à d’autres courants migratoires ou d’autres espaces nationaux. Plus interne qu’externe, elle s’est déployée en confrontant la participation des migrants subsahariens à différents collectifs d’appartenance, groupements d’intérêts ou groupes socio-professionnels. "Amicalistes", "syndicalistes", "développeurs", "comédiens" et "avocats", les cinq terrains d’enquête réunis dans cette recherche tentent par leur juxtaposition de rompre avec une représentation de migrations qui est bien plus fondée sur la contribution de leurs membres à l’économie qu’à une histoire culturelle, juridique ou politique. Prendre pour objet d’étude leur prise de parole revient à examiner les conditions et les contraintes par lesquels s’objectivent des entités collectives et se fondent les frontières sociales sous la double emprise des États français et africains. Les processus de prise de parole questionnent en effet les conditions sociales et politiques d’institutionnalisation des porte-parole et de production des groupes qu’ils représentent. Au terme de cette recherche, deux thèmes s’imposent. Le premier met en valeur les stratégies qui furent développées, avec le soutien de l’État français, par les gouvernements africains pour l’exercice du pouvoir, contrôle des groupements d’intérêt formés par les migrants et stratégies d’extraversion de ressources matérielles et symboliques. Le second précise les discriminations qui vulnérabilisent, des ouvriers aux élites, l’immigration africaine en France, discriminations au sein des groupes socio-professionnels, discriminations au nom d’une identité nationale.

  • Thèse de sociologie sus la direction de Gérard Noiriel, EHESS
    Date de soutenance : 09 décembre 2008

 

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