Thèse de Julien GRARD

Frontières invisibles. L’expérience de personnes prises en charge au long cours par la psychiatrie publique en France

S’appuyant sur une ethnographie d’environ quatre ans, effectuée au sein d’un GEM (Groupe d’Entraide Mutuelle) d’une grande ville française, l’enquête présentée ici interroge la construction sociale et institutionnelle de l’expérience et des subjectivités de personnes souffrant de troubles psychiques. Objets de savoir, celles-ci sont « étudiées » par de nombreuses disciplines scientifiques. Mais c’est généralement la maladie qui est l’objet des recherches, y compris dans les travaux issus des sciences sociales qui, malgré la volonté de leurs auteurs de restituer l’expérience vécue, ont pour objet la personne en tant qu’elle souffre d’une maladie mentale. Objets de pouvoir, elles sont ou ont été prises en charge par de nombreuses institutions : travail social, psychiatrie, protection des majeurs pour certaines.

Grâce à un terrain de longue durée, au plus près de l’ordinaire et dans un lieu non médicalisé – puis à partir de ce lieu, en suivant les individus dans leurs pérégrinations quotidiennes – j’aborde leurs parcours en partant de ce qui importe pour eux.

Renversant la perspective, j’approche les « usagers », « malades » ou « patients » comme des personnes, et envisage la question de l’expérience de la maladie en la replaçant dans le contexte des parcours de vie et des autres expériences sociales, et dans la tension entre contraintes structurelles et agentivité.

En questionnant les relations dialectiques entre ces expériences, les technologies et dispositifs institutionnels ainsi que les réseaux sémiotiques, politiques et moraux dans lesquels elles s’inscrivent, je montre comment les différents statuts sociaux interagissent, et comment le vécu de la maladie est à la fois multiple chez un même sujet, et variable selon les parcours biographiques dans lesquels elle s’inscrit. Peu à peu se dévoile, dans l’ordinaire des pratiques et discours quotidiens, des manières d’être à soi, aux autres et au monde, le façonnement social, moral et institutionnel des subjectivités.

Mots-clefs : maladie mentale, psychiatrie, ethnographie

  • Thèse de sociologie sous la direction de Didier Fassin, EHESS
  • Date de soutenance : 25 octobre 2011

Jury

  • Jacqueline Andoche, MCF, Université de La Réunion
  • Sylvie Fainzang, DR Inserm
  • Didier Fassin, DE EHESS / IAS Princeton, Directeur de thèse
  • Jean-François Laé, Pr UP 8
  • Samuel Lézé, MCF ENS Lyon
  • José Luis Moreno Pestana, Pr Université de Cadix
EHESS
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