Lettre de l'Iris juin 2016 - Edito
Nous avons le plaisir de vous adresser cette lettre de l’Iris, nouvelle formule, qui commence par un communiqué au caractère ouvertement politique. La motion de soutien à la mobilisation des précaires de l'enseignement supérieur et de la recherche qu’a votée notre conseil de laboratoire le 3 mai dernier nous rappelle que nous ne faisons pas qu’étudier un monde en crise : nous y vivons aussi. Dans le monde de la recherche, comme dans le monde tout court, la précarisation des statuts, des carrières et des personnes ne fait que s’accroître. Cette précarisation touche en premier lieu les "hors-statuts" et les jeunes docteurs, mais pas seulement. On pourrait penser, avec une dose de cynisme, que cela nous rapproche un peu plus des gens que nous étudions, et nous aide à mieux appréhender ces réalités sociales dont nous sommes censés rendre compte. Mais l’inverse n’est malheureusement pas toujours vrai. L’un des objectifs de l’Iris est de communiquer largement les résultats des recherches qui y sont menées : à travers nos outils classiques (colloques, publications scientifiques, enseignements) mais aussi au moyen d’autres voies, moins évidentes pour les chercheurs en sciences sociales : films, bandes-dessinées, interventions dans les médias ou écrits s’adressant à des publics plus larges. La variété des travaux et des manifestations évoquées dans la présente livraison de la Lettre de l’Iris est là pour en témoigner : les chercheurs ne sont pas seulement des experts, ils sont aussi des intellectuels conscients de la nécessité de s’adresser à d’autres qu’à leurs pairs. Si le doute est une étape nécessaire pour le chercheur, il est aussi des moments où il est bon de témoigner de quelques certitudes. Qu’il faille soutenir et encourager, aujourd’hui, la recherche, l’innovation et plus généralement toute forme de pensée critique, en est une, en laquelle nous croyons fermement.
Éric Wittersheim, 30 mai 2016
