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Victor TROUSSET

Victor Trousset
Doctorant
Médecin – assistant spécialiste en médecine légale
Discipline(s) : Santé publique
Institution(s) de rattachement : Université Sorbonne Paris Nord
Institution secondaire : Hôpital Jean Verdier

Coordonnées professionnelles

Hôpital Jean Verdier – APHP

Service de médecine légale et sociale

Avenue du 14 juillet – Bondy (93)

victor.trousset[at]aphp.fr

01 48 02 65 10 (secrétariat)

Trouble stress post-traumatique et violences sexuelles : prévalence, facteurs associés et apports de l'intelligence artificielle

Thèse préparée à l'université Sorbonne Paris Nord, École doctorale Érasme, sous la direction de Patrick Chariot et Thomas Lefèvre

Un événement traumatique représente une situation à laquelle un individu est confrontée et qui amène au dépassement de ses mécanismes psychologiques de défense. Près de 70% des individus ont fait l’expérience au cours de leur vie d’au moins un événement traumatisant parmi un ensemble de 29 événements traumatiques retenus et satisfaisants aux critères du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Cette exposition peut conduire à la survenue de troubles psychiatriques dont le principal par sa fréquence et son caractère invalidant est le trouble stress post-traumatique (TSPT).

L’évolution vers un TSPT n’est pas constante. Parmi les personnes adultes exposées à un traumatisme, 1 à 9% sont susceptibles de présenter un TSPT. Les données issues des dernières enquêtes en santé mentale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS, 2001-2003) situent la prévalence vie entière du TSPT dans ce même intervalle : près de 4% d’individus adultes présenteraient un TSPT après avoir été exposés à un événement traumatique au sens des critères du DSM. Les auteurs supposent généralement que cette variabilité s’explique par la diversité de méthodes utilisées pour caractériser un événement traumatique ou le diagnostic de TSPT, ou par les particularités de la population étudiée.

Le risque de développer un TSPT varie selon la nature de l’événement traumatique subi par une victime telle que les accidents de la voie publique, les violences physiques et les violences sexuelles, lesquelles constituent la situation la plus fortement associée à la survenue d’un TSPT (OR=2.7, IC95% 2.0-3.8). Le viol serait ainsi le traumatisme le plus pourvoyeur de TSPT avec des prévalences vie entière variables mais parmi les plus élevées : de 17% pour les dernières enquêtes en santé mentale de l’OMS (2001-2003), jusqu’à une victime adulte sur deux selon Breslau (1998). Les données prospectives s’intéressant au TSPT après la commission de violences sexuelles sont quasi inexistantes pour mieux préciser ces chiffres.

La fréquence du TSPT serait également influencée par les déterminants du TSPT. La recherche de ces déterminants est essentielle pour la compréhension, le repérage et l’orientation des victimes vers une filière de soin spécifique. Certains déterminants expliqueraient la disparité observée entre la fréquence de l’exposition à un événement traumatique et la fréquence du TSPT. Si plusieurs déterminants ont été proposés, les résultats sur leur identification et leur poids respectif dans la survenue d’un TSPT varient selon les études. Le genre serait un facteur prédictif du TSPT avec un risque de TSPT plus important chez les femmes (OR=1.98, IC95% 1.76-2.22). Ce déterminant n’est pas retrouvé dans d’autres études où les facteurs autour (la dissociation péri-traumatique) et postérieurs à l’évènement traumatique (le soutien social) seraient les plus prédictifs mais avec une contribution modeste (coefficient de corrélation r moyen : 0.35 et 0.40, respectivement) et hétérogène (r=0.14-0.94 et r=-0.02-0.54, respectivement). A l’inverse, une méta-analyse de 2019, considérant davantage de types d’événements traumatiques, telles des maladies physiques aiguës ou chroniques graves, montre que les facteurs précédant l’évènement traumatique (vulnérabilité physique ou antécédent familial psychiatrique) seraient les plus prédictifs. Les caractéristiques de l’étude comme le choix de l’échelle ou le délai pour mesurer le TSPT, la nature du traumatisme ou la population étudiée, influenceraient la contribution de ces déterminants dans la prédiction du TSPT : par exemple, les violences interpersonnelles renforceraient le poids de certains facteurs pré-traumatiques dans la survenue d’un TSPT.

Cette variabilité dans l’identification des déterminants du TSPT montre qu’il n’existe à ce jour aucun modèle solide de vulnérabilité au TSPT. Les limites de l’approche classique par déterminants laissent le champ ouvert à l’exploration de méthodes prédictives plus précises et adaptées à la pratique clinique courante, se basant sur ce qu’on appelle l’intelligence artificielle. En psychiatrie et dans la prédiction du TSPT par l’intelligence artificielle, huit études ont été recensées et s’appuient sur des données cliniques. Toutes ont conclu à une bonne capacité de prédiction (Aire sous la courbe AUC 75% à 98%). Une seule étude a concerné des victimes de violences sexuelles avec une faible capacité de prédiction (AUC 64%). En plus de la capacité de prédiction (AUC), d’autres indicateurs comme la sensibilité, la spécificité ou la prévalence du TSPT dans la population étudiée paraissent nécessaires pour juger de l’utilité de l’intelligence artificielle en pratique. Certains font défaut dans ces études, ce qui gêne l’interprétation des résultats et l’évaluation de leur pertinence. Une présentation plus détaillée des résultats pour ce type d’étude s’avère indispensable pour continuer à développer l’intelligence artificielle comme outil numérique à disposition du médecin pour le repérage.

  • Mots-clés : trouble stress post-traumatique, violences sexuelles, médecine légale du vivant, prédiction, intelligence artificielle

Activités de recherche

  • M2 médecine légale et médecine sociale – UFR santé, médecine et biologie humaine, Université Paris13, 2018-2019
    Travail de recherche réalisé sous la direction de Thomas Lefèvre : « Potentiels de l’intelligence artificielle en consultation pour la prédiction du trouble stress post-traumatique chez des victimes de violences sexuelles récentes ».

Principale communication

  • Communication le 03 juillet 2019 au 51ème congrès internationale francophone de médecine légale à Dijon : « Prédire et dépister précocement un trouble de stress post-traumatique chez les victimes d’agressions sexuelles – potentiels de l’intelligence artificielle en consultation ».

 

 

 
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