Domaines de recherche

Les recherches de Gisele Amaya Dal Bo portent sur la mémoire de la dernière dictature militaire en Argentine et la notion du terrorisme. Au cours de ses études de master, elle a étudié les politiques de la mémoire de la dictature militaire dans ce pays (dans le cadre d’une comparaison avec les politiques de la mémoire chiliennes), et sa thèse de doctorat (soutenue en juin 2023) est axée sur les lectures contemporaines de la violence et son approche par le droit, notamment en Argentine. 

Sa thèse, intitulée « Vers un devenir autoritaire de l’État ? Une lecture de la construction de l’incrimination de “terrorisme” en Argentine à la lumière des notions d’ennemi et de politique », aborde la notion de terrorisme comme une construction (cherchant à appréhender les conditions de possibilité et la rationalité qui sous-tend cette construction), et d’autre part, effectue un travail critique à partir de la notion de politique. 

Partant du constat qu’une grande partie de la doctrine argentine a souligné que la traduction juridique de la notion de « terrorisme » a remis en cause une série de distinctions caractéristiques du droit pénal libéral, sa recherche vise alors à comprendre les raisons de cette situation en appréhendant les conditions de possibilité et la rationalité qui sous-tendent la construction de la notion juridique de terrorisme dans ce pays. Pour ce faire, elle part d’une approche historico-juridique (la thèse analyse les traductions de la notion en droit pénal à partir des années 1950) et politico-philosophique qui problématise la compréhension même des notions de politique, de droit et de violence. La thèse soutient, premièrement, qu’une certaine continuité d’une logique guerrière est perceptible dans la conceptualisation et la lutte contre le terrorisme depuis le milieu du XXe siècle, ce qui a donné lieu à ce qui a été qualifié, en philosophie de droit, de « droit pénal de l’ennemi ». Lié à l’adoption d’une perspective orientée vers la dangerosité du criminel et d’un critère préventif, le « droit pénal de l’ennemi » dépolitise les conflits, affectant la conception libérale de l’organisation politique que nous appelons « État de droit », et favorisant un devenir autoritaire de l’État, car il implique un renforcement de la politique en tant que politique gouvernementale et une peur de la politique dans sa perspective émancipatrice. Considérer cette hypothèse implique, en second lieu, de s’interroger sur ce qui, dans la tradition juridique libérale, admet l’adoption de figures ennemies telles que le « terroriste ».

Ainsi, sa thèse présente un travail généalogique de la notion du « terrorisme » en droit argentin afin d’analyser les conditions de possibilité des formes actuelles de compréhension et de répression du terrorisme et de la violence politique dans ce pays. Elle analyse et problématise les différentes notions de politique et de droit qui sont en jeu dans les formes de rationalisation des phénomènes que l’on a appelés « terrorisme », en interrogeant notamment la notion de démocratie libérale dans laquelle la notion se construit et qu’elle met en échec.

• Mots-clés : mémoire, terrorisme, démocratie, libéralisme, politique, émancipation.

Enseignement

• 2012-2014 : Littérature espagnole des XVIe et XVIIe siècle, Université de Moron (Argentine), 
• 2021-2023 : TD Droit constitutionnel, L1 Sociologie politique et L1 AES, Université Sorbonne Paris Nord
• 2022-2023 :  Espagnol, Telecom Paris
• 2023-2024 : ATER, Université Sorbonne Paris Nord :

- TD Introduction au droit, L1 SSS

- TD Droit administratif, L2 SSS

- Méthodes de la recherche en droit, M2 Santé publique, parcours médicine légale

- TD Droit constitutionnel, L1 SSS

- Droit de la fonction publique, L3 SSS

Principales publications

• La subversion passée sous silence. Politiques de mémoire sur la dictature en Argentine et au Chili, Paris, L’Harmattan Éditions, 2018. ISBN : 978-2-343-15613-2
• « Mémoire et critique. Considérations sur les mémoires après la dictature de 1976-1983 en Argentine ». Les cahiers du CEDREF, no 25 « Genre, violences, mémoires. Perspectives féministes latino-américaines », 2022, pp. 47-63. Disponible en ligne : https://journals.openedition.org/cedref/1859.
• « La démocratie libérale face au fascisme : une lecture de “La structure psychologique du fascisme” de Georges Bataille ». Frank Laffaille (dir.), Maîtres à penser. Bulletin annuel de Villetaneuse n° 6, Paris, Mare & Martin, 2022, pp. 11-33.
• « Du “subversif” au “terroriste” ? Persistances et discontinuités dans la conceptualisation théorique de l’ennemi », Article écrit en collaboration avec Jean-René Garcia. Quadranti. Rivista Internazionale di Filosofia Contemporanea, vol. IX, Nº 1-2, 2021. Disponible en ligne : < https://www.rivistaquadranti.eu /riviste/11/6_Garcia.pdf >.
• « ¿Cómo testimoniar de la ausencia?: sobre La dimensión desconocida, de Nona Fernández ». Afuera, 4 février 2021. En ligne : < https://afuerablog.com/2021/02/04/como-testimoniar-de-la-ausencia-sobre-la-dimension-desconocida-de-nona-fernandez/ >.
• « ¿A qué memoria apuntan las políticas de memoria? ». Dans : Fedra Cuestas et Patrice Vermeren (coords.), Una memoria sin testamento. Pensar los nuevos escenarios en los tiempos del recuerdo, Santiago, RIL editores - Universidad de Los Lagos, 2020, pp. 255-280.
• « Un repaso sobre el Siglo de Oro y la voluntad cuantitativa ». Revista de la Facultad de Filosofía, Ciencias de la Educación y Humanidades, Editorial Universidad de Morón (R.N.P.I. Nº 440473 — O.S.S.N 0328-3895), Année XV, numéros 19 et 20, avril 2014.

Principales communications

• Mai 2022 : « La démocratie libérale face au fascisme : une lecture de “La structure psychologique du fascisme” de Georges Bataille », Journée doctorale Les langues intraduisibles de la démocratie, Campus Condorcet.
• Novembre 2019 : « Critique et mémoire », Colloque Genre, mémoires, violences et (dé)colonialité : Perspectives féministes latino-américaines, Université Paris 7.
• Mars 2019 : « Consideraciones sobre la guerra antisubversiva y antiterrorista », Colloque international franco-latino-américain ¿Renacimiento de las Humanidades o Cenotafio del Humanismo?. Las (des) construcciones de la humanidad en el siglo XXI (Historia, Filosofía, Política, Cultura), Universidad de Los Lagos (Chili).
• Novembre 2017 : « La démocratie : quelle égalité ? Quelle liberté ? », écrit en collaboration avec Teresa Montealegre, Premier colloque international euro-latino-américain Apories de la démocratie, Fondation Maison des sciences de l’homme.
• Juin 2016 : « La imaginación folletinesca en Trescientos millones de Roberto Arlt », Journée d’étude internationale « En bas, en haut ». Servants dans la fiction, Université Paris 8.

Organisation d'événements scientifiques

• 30 et 31 mai 2023 et 1er juin 2023 : Membre du Comité d’organisation du Colloque philosophique de la semaine de l’Amérique Latine et des Caraïbes sur le thème : L’avenir de la négation. Maison de l’Amérique latine, Université Paris VII (format hybride).
• 23 mai 2022 :  Membre du Comité d’organisation de la journée doctorale Les langues intraduisibles de la démocratie. Campus Condorcet.
• 31 mars et 1er juin 2021 :  Membre du Comité d’organisation du Colloque philosophique de la semaine de l’Amérique Latine et des Caraïbes sur le thème : Les habits neufs de la vie. Première séance (visioconférence).
• 13-16 septembre 2021 : Membre du Comité d’organisation du Colloque philosophique de la semaine de l’Amérique Latine et des Caraïbes sur le thème : Les habits neufs de la vie. Deuxième séance (format hybride).
• 26 - 28 octobre 2020 : Membre du Comité d’organisation du Colloque La république universelle, chemins aporétiques de la liberté. Maison de l’Amérique latine, Université Paris VIII.