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Clara-France VALET

Clara-France VALET
Doctorante
Discipline(s) : Histoire contemporaine
Institution(s) de rattachement : ENS Lyon

Coordonnées professionnelles

clara-france.valet[at]ens-lyon.fr

Femmes, genre et citoyenneté dans le second XXe siècle en Nouvelle-Calédonie (1940-2004)

Thèse en histoire contemporaine préparée sous la direction de Pascale Barthélémy (ENS de Lyon / LARHRA) et Benoît Trépied (CNRS / IRIS), École doctorale 483 Sciences sociales - ENS de Lyon

En Nouvelle-Calédonie, ancienne colonie de peuplement du Pacifique sud devenue territoire d’outre-mer en 1946, le second XXe siècle constitue une séquence de profondes transformations des rapports de pouvoir dans le contexte d’une décolonisation inachevée – d’autant que les Kanak·es, autochtones, constituent la population démographiquement majoritaire. Il s’agit de relire cette période d’émergence de clivages politiques et raciaux par l’étude des mobilisations féminines et féministes multiraciales et/ou transpartisanes qui la traversent et lui donnent, elles aussi, corps.

Cette thèse envisage l’accès à la citoyenneté des femmes en Nouvelle-Calédonie dans une perspective intersectionnelle de 1940 à 2004 – j’entends par "citoyenneté" un mode possible d’engagement au sein d’un processus de subjectivation politique, entre mobilisations associatives et engagements politiques.

Cette séquence historique est en effet structurée par trois "moments" : les premiers débats autour du droit de vote des femmes blanches, dès 1940, et la mobilisation pour l’application immédiate de ce droit fin 1944 précèdent de peu la création en 1946, à l’aune de l’abolition du régime de l’indigénat et de l’accès nominal des Kanak·es à la citoyenneté, d’un Parti communiste calédonien dirigé par une féministe et anticolonialiste blanche, Jeanne Tunica y Casas. Les années 1970-1980, elles, sont marquées localement par l’émergence du nationalisme et de l’indépendantisme kanaks, qui entraînent une bipolarisation de la vie politique qui se retrouve en grande partie dans les mobilisations féminines, et par les répercussions locales de la décennie onusienne de la femme. Enfin, la fin des "Événements" et la création d’un gouvernement local en 1998 ouvre sur des années 2000 qui voient la légalisation de l’IVG et le vote de la loi sur la parité en politique par l’assemblée législative locale.

En pensant ensemble les femmes (ex-)colons et les femmes (ex-)colonisées, je souhaite interroger les échanges, entre tensions et solidarités politiques, qui se font jour entre elles. Par l’étude des engagements politiques et des mobilisations associatives des femmes, je rendrai compte des logiques familiales de l’engagement, et de dynamiques et de modes de mobilisation informés certes par le genre – en faisant cas de son agencement spécifique dans les sociétés kanakes – mais aussi par la race et par la classe. Je m’emploierai à élucider la mesure dans laquelle les formes de politisation des questions de genre et les répertoires d’action divergent ou se rejoignent selon les mobilisations, à vocations tant révolutionnaire que conservatrice.

*****

This thesis considers women’s mobilisations in New Caledonia in a half-century period spanning this South Pacific territory’s political evolution from French settlement colony where the Kanaks were colonized, to overseas territory, to special territory endowed with its own local government. Indeed, women’s activism through associations or individual political commitment gives body to this evolution: from 1940 and the first debates about white French women’s right to vote, to the emergence of a local Communist Party headed by a feminist and anticolonialist white woman, Jeanne Tunica y Casas, through to the 1980s’ bipolarization of women’s activism between mostly Kanak independentists and mostly white anti-independentists, and to 2004’s introduction of parity in politics locally.

Using an intersectional approach, I aim at unearthing the tensions or solidarities taking place between women’s mobilisation networks. I will shed light on the dynamics of mobilisation, repertoires of contention, and modes of politicization of gender on which women’s groups as well as political endeavours are grounded. The operating concept of ‘citizenship’ will be used to circumscribe a specific mode of engagement inside the process of political subjectivation.

  • Mots-clés : genre, citoyenneté, post-colonial, féminisme, mobilisation, race

Financement

  • CDSN (contrat doctoral spécifique normalien) 2023-2026

Enseignements

Premier cycle/Deuxième cycle : (au premier semestre 2023-2024 à l’ENS de Lyon)

« Histoire coloniale et post-coloniale de l’Océanie » (« cours pour non-spécialistes » à destination prioritairement des étudiant.es de prémaster ENS (L3), et des années supérieures, n’appartenant pas au département de sciences sociales)

 

Activités de recherche

Mémoires antérieurs :

  • Mémoire de M1 (soutenu en 2021) : « Détermination des patronymes, recensement nominatif et rénovation de l’état civil kanak en Nouvelle-Calédonie (1946-1953) », ENS de Lyon, sous la co-direction de Benoît Trépied et Pascale Barthélémy.
  • Mémoire de M2 (soutenu en 2023) : « La construction de la chefferie (post-)coloniale au risque des femmes. Des « régentes » de districts (ex-)indigènes aux Îles Loyauté (Nouvelle-Calédonie, années 1930 - années 1950) », ENS de Lyon, sous la co-direction de Benoît Trépied et Pascale Barthélémy.
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