ROBOTS - Robots sociaux et prise en charge de la dépendance : enjeux méthodologiques, sanitaires et sociaux

ROBOTS

Robots sociaux et prise en charge de la dépendance : enjeux méthodologiques, sanitaires et sociaux

  • Responsables : Sébastien Dalgalarrondo (équipe française) / Naonori Kodate (équipe japonaise)
  • Membres du projet : Boris Hauray, Nicolas Henckes, Myriam Winance, Baptiste Moutaud, Sophie Houdart, Emmanuelle Grimaud, Laura Guerin / Sayuri Suwa, Mayuko Tsujimura, Wenwei Yu, Junko Kitanaka
  • Durée du projet : 2020
  • Financement : IRESP - Institut de recherche en santé publique / FondationToyota
  • Budget : IRESP : 40000€ / Fondation Toyota : 75000€

Un nombre croissant d’institutions dédiées à la prise en charge de personnes dépendantes, qu’il s’agisse d’Ehpads ou de services de gérontologie, s’intéressent à la promesse des robots compagnons ou "sociaux" (SAR). Dans un contexte marqué par le vieillissement des populations, les contraintes fortes pesant sur les budgets sanitaires et sociaux et les limites des traitements médicamenteux, leur introduction représente une opportunité unique d’améliorer le quotidien de personnes socialement isolées du fait de leur vie en institution et/ou de capacités physiques et cognitives en déclin. Les sciences médicales se sont les premières efforcées de quantifier les effets de ces robots, mais elles sont confrontées à des difficultés pour traduire dans des critères comportementaux ou biologiques simples un objectif aussi complexe que l’amélioration du quotidien et de la vie sociale des personnes âgées.

Évaluer l’intérêt de ces robots sociaux et déterminer la place qu’ils peuvent prendre dans la prise en charge des personnes âgées nécessitent donc un travail fin d’analyse de leur développement, de leurs usages et du sens que leur donnent les individus (professionnels comme usagers), de leurs effets sur les individus (question du genre) et les structures de soins, une analyse dans laquelle les sciences sociales ont un rôle important à jouer. Le projet "ROBOTS" permet de participer à cet effort dans une démarche à la fois pluridisciplinaire (associant anthropologie, sociologie, santé publique, gérontologie et robotique) et comparatiste (France-Japon), qui s’appuiera notamment sur la mobilisation de méthodes ethnographiques. Il permettra de mettre en place un cadre commun de description et de compréhension de ce que ces robots font au quotidien aux personnes âgées et aux institutions qui les accueillent, de préciser les hypothèses qui guideront le programme de recherche comme les stratégies d’enquête et de consolider les équipes de recherche.

Ce projet rassemble deux équipes : la première, en France, dirigée par Sébastien Dalgalarrondo, associe des chercheurs spécialisés dans la sociologie et l’anthropologie des innovations médicales, du travail médico-social, de la santé mentale, du vieillissement et des établissements de soin, de l’anthropologie des sciences et des techniques, de la robotique et des neurosciences ; et une équipe réunissant des chercheurs japonais dirigé par Naonori Kodate, Assistant Professor à UCD School of Social Policy (Dublin/Irlande et chercheur associé à la Graduate School of Public Policy, Hokkaido University, ainsi qu’au Policy Alternatives Research Institute / University of Tokyo), et travaillant principalement sur les robots sociaux dans des démarches de politique publique et de santé publique, de gérontologie et de robotique.

Trois activités seront conduites, simultanément ou successivement :

I. Travail de revue et d’analyse de la littérature existante dans les différentes disciplines mobilisées (anthropologie, sociologie, santé publique, gérontologie et robotique) : cette revue visera d’une part à dresser une typologie des robots sociaux et de leurs usages, notamment en prenant en compte les conditions de mise à disposition des personnes, et d’autre part à faire un état des lieux des méthodes et des approches de l’évaluation des robots sociaux.

II. Conduite de deux études de terrain exploratoires : une première étude ethnographique sur les usages des SAR sera menée dans deux services de prise en charge de la dépendance (France/Japon). Une étude qualitative, qui s’appuiera principalement sur des entretiens structurés, sera conduite auprès des concepteurs de ces SAR (France/Japon). Les enquêtes au Japon seront pilotées en collaboration étroite avec l’équipe japonaise.

III. Organisation de deux workshops (en France) et d'une conférence internationale finale (en France) sur le thème des robots sociaux et de la prise en charge de la dépendance.

La collaboration internationale permet d’envisager la construction d’un réseau de recherche expert susceptible de pouvoir être mobilisé lors de programmes de recherche plus ambitieux (ANR / ERC), que ce contrat de définition vise à faire émerger. Grande promesse pour la gérontologie et la prise en charge des personnes âgées, les SAR constituent aussi une opportunité unique pour (re)penser le soin, le vieillissement et le travail de care. Les SAR doivent être appréhendés comme des technologies frontières qui remettent en question nos catégories de pensée et de jugement. Des technologies de rupture qui nous invitent à repenser le continuum entre bien-être et thérapie, entre conceptions et usages, entre disciplines médicales.

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Présentation du projet dirigé par Naonori Kodate (équipe japonaise) et financé par la Fondation Toyota

HARP: RoCS - Harmonisation towards the establishment of Person-centred, Robotics-aided Care System

With the goal of realising "Society 5.0" and becoming its world pioneer, Japan has been advancing robotics technology in cooperation with industry, government and academia. The country’s rapidly aging society has also served as a driving force for further development of assistive technologies (ATs) and high expectations for a robotics-aided care system. Due to a shortage of care workers and a changing family structure, there is no doubt that these technologies will be more widely used in health and social care domains in the future. Against such a background, this project will consider and explore factors that affect the realisation of a "social implementation" model where humans and care robots can coexist in harmony. The international and interdisciplinary research team, primarily based in Ireland and Japan, will first examine cultural and policy differences among two Asian (Japan & Hong Kong) and two European jurisdictions (Ireland & France) around the current use of ATs, with a particular focus on robots. The first phase includes semi-structured interviews with policymakers and health and social care professionals. In the second phase, the Irish and Japanese team will introduce a biosensor-based monitoring system and a variety of therapeutic robots (a combination of low- and high-fidelity animal dolls) to one residential nursing home in each of the jurisdictions for 3 months. The impacts on service users, care professionals and family carers will be assessed, using a standardised assessment method (e.g. InterRAI). Although the use of ATs is essential for realising person-centred care under limited healthcare resources, one should also take into account the policy context, cultural norms, laws and regulations, education & training, and ethics. Therefore, the project aims to create a roadmap for coexistence of care robots and humans in a home environment, while creating a network of researchers across disciplines, ages, and nationalities. A Toyota-branded 2-year scholarship for a PhD student or equivalent is also envisaged for attracting future talent in this domain.

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