Villages de femmes

Une anthropologie des migrations post-soviétiques en Arménie

Projet de thèse en anthropologie et en histoire sous la co-direction d'Adelina Miranda (Migrinter) et d'Anouche Kunth (Iris), dans le cadre de l'École doctorale Humains en société, université de Poitiers

Les migrations de travail - majoritairement masculines - depuis l’Arménie vers la Russie ne constituent pas un phénomène récent, bien qu’elles aient été fortement accentuées par la chute de l’URSS et les crises qui s’en sont suivies. En portant la focale sur le revers de la migration dans la ruralité arménienne, c’est-à-dire sur l’expérience de l’absence et de l’immobilité parmi celles et ceux qui restent au village, ce travail de thèse a pour objectif de relever la dimension familiale au cœur des fonctionnements migratoires, en interrogeant plus largement le paradoxe de l’absence des hommes et de l’omniprésence du masculin dans la société arménienne post-soviétique. À travers une analyse multiscalaire et abordant plusieurs temporalités, il s’agit de donner à l’enquête ethnographique une perspective historique, en replaçant ces mouvements migratoires au sein d’une histoire postcoloniale des rapports entre la Russie et l’Arménie.

• Mots-clés : Migrations, Arménie, URSS, Russie, genre, famille, génération, absence, immobilité, ruralité.

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Labor migration from Armenia to Russia is not a recent phenomenon, although it has been greatly accentuated by the fall of the USSR and the ensuing crises. By focusing on the reverse side of migration in rural Armenia, i.e. on the experience of absence and immobility among those who remain in the village, this thesis aims to highlight the family dimension at the heart of migratory operations, by questioning more broadly the paradox of the absence of men and the omnipresence of the male in post-Soviet Armenian society. Through a multiscalar analysis and approaching several temporalities, it is a question of giving to the ethnographic investigation a historical perspective, by placing these migratory movements within a postcolonial history of the relations between Russia and Armenia.

Financement

• Allocation de thèse Institut Convergences Migrations / CNRS, 36 mois