Vie doctorale | Atelier/Séminaire des doctorant.e.s

Séminaire des doctorants de l'Iris 2009-2010

Ce séminaire aura lieu sur quatre journées dans l'année, sans doute les 4èmes mercredis de novembre, janvier, mars et mai, à la MSH Paris-Nord.

La matinée sera consacrée à des exposés de doctorants sur un même thème, en invitant les chercheurs du laboratoire à nous rejoindre. L'après-midi, nous travaillerons sur des questions de méthodologie et d'écriture.

Programme

23 novembre 2009 :  Quelles catégories pour comprendre, gérer et ordonner les inégalités sociales ?

La matinée est ouverte à l’ensemble des chercheur-se-s du laboratoire   
L’après-midi est réservée aux doctorant-e-s   

Matinée, 10h00-13h00 : Quelles catégories pour comprendre, gérer et ordonner les inégalités sociales 

Carolina Rojas et Alice Sophie Sarcinelli présenteront deux contributions :

  • Carolina Rojas Lasch, doctorante en anthropologie, EHESS

De la pauvreté à la vulnérabilité. Le cas d’un nouveau dispositif de gestion du social au Chili  

Cette communication portera sur la vulnérabilité comme discours hégémonique dans les politiques sociales latino-américaines, qui remplace celui de la lutte contre la pauvreté. A travers le cas du Chili, nous analyserons les changements dans la logique de compréhension de la question sociale. Nous montrerons comment le discours de la vulnérabilité sert à homogénéiser les inégalités sociales et ainsi à créer la nécessité d’une nouvelle forme de classement et d’administration des individus. Nous étudierons notamment les enjeux de la mise en place d’un nouvel instrument de caractérisation sociale, basé sur cette approche.

  • Sophie Alice Sarcinelli, doctorante en anthropologie, EHESS

La naissance de "l’enfance à risque" et la catégorisation des enfants nomades   

Cette communication va entreprendre une réflexion anthropologique autour de la question des « enfances à risque ». Tout d’abord, je vais reconstruire la l’apparition de cette notion, sa co-production et son utilisation tant dans l’espace public que dans les sciences sociales. Ensuite, je vais me pencher plus particulièrement sur la catégorisation d’"enfance nomade" en tant qu’"enfance à risque". En m’appuyant sur un cas ethnographique, je vais réfléchir à la l’expérience quotidienne des enfants Romani’ et à l’impact des politiques publiques sur leur vie.

Ces deux interventions permettront de poser notamment les questions suivantes :

- Comment faire le lien entre les catégories, les politiques publiques et l'impact qu’elles ont sur la vie quotidienne des enquêtés ?

- Comment est-ce que les différentes disciplines et méthodologies  (l’ethnographie, la socio-histoire, les outils de la sociologie) permettent d’éclairer les aspects de la question des catégorisations ?

- Comment peut-on analyser la co-production de catégories dans le champ académique et politique ?

  • Comment et jusqu’à quel point peut-on analyser de manière critique l’usage politique des catégories ?  

Isabelle Coutant, sociologue et chargée de recherche au CNRS, discutera ces deux interventions.

Après-midi, 14h30-17h30 : Ateliers méthodologiques

  • 14h30-15h30 : Élaborer le plan de sa thèse

Intervenants : à venir

  • 15h30-16h30 : Revue d’articles récents et atelier d’écriture

animé par Yasmine Bouagga

  • 16h30-17h30 : Vie du laboratoire

Thèmes possibles : les élections des représentants étudiants ; la place des doctorants dans l’Iris ; projets de l’année (notamment autour de l’intégration des nouveaux doctorants)

Point sur le séminaire des doctorant-e-s et son organisation (appel à contributions pour les ateliers méthodologiques)

Janvier 2010

  • Mémoires et transmission
    coordonné par Valérie Brustolin et Manon Capo

23 mars 2010 : Qualification, traitement et production de violences par des institutions : dans le travail social auprès de femmes et d'enfants et dans l'hôpital accueillant des personnes âgées démentes

Comme lors des deux dernières séances, nous vous proposons de partager ensemble le repas du midi qui est un moment de convivialité et de rencontres tout à fait essentiel pour développer et approfondir les liens entre nous et discuter de toutes les questions liées au labo qui nous préoccupent. Le repas est offert aux participants dans la mesure où nous transmettons à l’avance leur nombre et leurs noms. Merci de  nous indiquer votre participation avant lundi 15 mars (lucielh@yahoo.com)

Matinée de 9h30 à 13h00

La matinée est ouverte à l’ensemble des chercheur-se-s du laboratoire.

Julieta Grinberg, Elisa Herman et Lucie Lechevalier Hurard présenteront trois contributions autour du thème "Qualification, traitement et production de violences par des institutions: dans le travail social auprès de femmes et d'enfants et dans l'hôpital accueillant des personnes âgées démentes". (les textes des interventions circuleront une semaine avant le séminaire). Christelle Avril (MCF Paris 13, Iris) et Delphine Serre (MCF Paris 1, CSE) discuteront ces trois interventions.

Présentation générale de la matinée

Perçues par la société contemporaine comme "un intolérable" (Bourdelais et Fassin, 2005) les violences envers les personnes sont aujourd'hui l'objet de nombreuses prises de position et pratiques sociales. Dénoncées de plus en plus vivement dans l’espace public durant les dernières décennies, ces violences sont devenues l’objet de diverses mesures politiques. Gouvernementaux ou non gouvernementaux, juridiques ou administratifs, des dispositifs sont mis en place afin de traiter celles et ceux qui sont perçus comme "victimes" et comme "auteurs".

Les sciences sociales ont depuis longtemps mis en débat la question des violences par de nombreux ouvrages et articles, notamment dans le champ de l’anthropologie et de la sociologie. A titre d'exemple, citons les travaux de Sheper-Hughes et Bourgois, ceux de Das, Kleinman, Ramphele et ceux de Naepels.

Pourtant, parler des violences reste pour nous problématique : il s’agit d’un concept difficile à définir, peut-être parce que différents registres de l’expérience sont rassemblés sous un même concept. Nous nous proposons donc ici de mettre en dialogue nos différentes enquêtes ethnographiques, en considérant que "(...) la notion de violence est moins une catégorie opératoire pour l’analyse que l’index d’un champ d’expérience qui demeure à spécifier" (Naepels, 2006, p. 489). Les terrains explorés abordent l’institution hospitalière accueillant des personnes âgées démentes, les politiques publiques de lutte contre les violences conjugales en France et les politiques de traitement des violences envers les enfants en Argentine.

Les travaux présentés lors de cette séance tenteront d’articuler leurs réflexions autour de quelques questions communes :

  • 1. La qualification des violences et ses effets

La violence ne s’observe pas comme un objet matériel, "elle ne se donne pas d’emblée pour telle, sa spécification résulte d’une procédure toujours ouverte de qualification" (Lenclud, 1984). D’ailleurs, le chercheur a rarement accès à l’observation directe de faits de violence et il travaille la question à partir des traces de cette violence, souvent à travers les récits (directs ou indirects) qu’en font les acteurs. C’est pourquoi il nous semble nécessaire d’explorer en premier lieu la question de la qualification des violences, en traitant ses deux dimensions :

- La qualification par les acteurs : comment les acteurs, dans les institutions que nous étudions, qualifient-ils certains actes, de natures très diverses, de violents ? Sur la base de quels jugements, notamment éthiques et moraux ? Comment, par là même, construisent-ils une perception, des représentations, des discours communs sur la base desquels seront déployées diverses pratiques et dispositifs face à ces violences ? En quoi ces constructions et ces qualifications sont l’objet de tensions et de négociations permanentes ? Avec quelles conséquences pour les "victimes" et pour les "auteurs" ?

- La qualification par le chercheur : dans quelles conditions et à partir de quels jugements, sentiments et émotions, qualifions-nous les faits que étudions de "violences" ? Quels enjeux y a-t-il derrière cette qualification ?

A l’intersection de ces deux séries de questionnements, on s’interrogera sur les effets concrets que l’utilisation de certaines qualifications peut avoir sur les personnes : on essayera de rendre compte à la fois de la construction sociale des catégories utilisées pour décrire les violences, des effets d’étiquetage mais aussi de la matérialité même des expériences des violences et des souffrances que celles-ci suscitent sur les sujets et sur les corps.

  • 2. Le traitement institutionnel des violences

Quelles politiques et quels dispositifs sont déployés pour traiter les violences ? Comment les institutions étudiées gèrent-elles ces actes et comportements, par la prévention, le soin ou la punition ? Quelles pratiques sont déployées face aux personnes qualifiées comme "victimes" et "auteurs" ? Quels effets a ce traitement institutionnel sur les personnes et la lecture qu’elles font de leur expérience ?

  • 3. La production des violences par les institutions

Les institutions que nous étudions peuvent elles-mêmes être à la source de la production de violences, tant vis-à-vis des personnes qu’elles sont supposées soigner, accompagner ou protéger, que vis-à-vis des personnes qui travaillent en leur sein. En quoi consistent ces violences ? Comment sont-elles ou non légitimées et assumées par l’institution ? Quels enjeux y a-t-il à qualifier ces actes de "violences" ? Qu’est ce qu’elles nous disent plus largement des institutions ou des politiques publiques que nous étudions ?

Bibliographie

  • Scheper-Hughes Nancy, Bourgois Philippe, 2004, Violence in War and Peace: An Anthology, Oxford, Blackwell Publishing.

  • Das Veena, Kleinman Arthur, Ramphele Mamphela, Reynolds Pamela, 2000, Violence and subjectivity, University of California Press

  • Naepels Michel, Quatre questions sur la violence, L’Homme, 2006/1-2, n°177-178, p487-495

  • Bourdelais Patrice, Fassin Didier, 2005, Les frontières de l’espace moral, in Bourdelais Patrice, Fassin, Didier (dir.), Les Constructions de l’intolérable. Études d’anthropologie et d’histoire sur les frontières de l’espace moral, La Découverte, Paris

  • Fougeyrollas Dominique, Hirata Helena, Serotier Danièle, 2003, La violence, les mots, le corps, Cahiers du genre, n°35.

Après-midi de 14h à 17h30 : Ateliers méthodologiques

L’après-midi est réservée aux doctorant-e-s

14h-15h30 : Atelier "carnets de terrain"

L'atelier sera cette fois-ci consacré au carnet de terrain, cet outil indispensable qui est notre bien le plus précieux mais aussi parfois notre pire cauchemar. Que noter dans son carnet ? Comment l'organiser ? Comment s'y retrouver ? Faut-il mettre ses notes de lecture avec ses observations de terrain ? Comment indiquer les "suites" d'histoires inachevées ? Que faire des matériaux qu'on ne peut pas coller dans un cahier ?

Pour que la discussion soit utile et constructive, l'atelier sera participatif. Après un court exposé d'un-e jeune docteur-e, des exemples de carnets de terrain circuleront dans le but d'échanger des "ficelles" et de tenter de résoudre collectivement des problèmes auxquels chacun est confronté. Tous les participants sont donc instamment invités à amener un photocopie d'une page de leur carnet de terrain personnel, en vue de participer à l'échange. Bienveillance, confidentialité et bonne humeur seront de rigueur !

15h30-16h : Vie de labo

Nous pourrons aborder toutes les questions qu'il vous semble nécessaire de discuter. Nous vous proposons notamment de parler de la commission sur les conditions de recherche des doctorant-e-s du labo qui va se réunir à nouveau à notre demande.

16h-17h30 : Atelier veille des revues et écriture

A partir de la présentation d’un article, nous reprendrons le travail d’écriture que nous avons déjà expérimenté lors des dernières séances du séminaire.

Mai 2010

  • Mondialisation et gouvernance
    coordonné par France Bourgoin

Contacts

Elisa Herman : hermanelisa@yahoo.fr

Lucie Lechevalier-Hurard : lucielh@yahoo.com

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