Sur l'agenda | Activités internes et professionnalisation

Journée d'étude interne > Ethnographie de la domination - 25 mai 2023

Campus Condorcet, bâtiment Recherche Sud, salle 0.015

Il s'agit d'une journée d'étude interne, clôturant les ateliers de lectures et de discussions de l’axe 1 qui se sont déroulés au cours des cinq dernières années. Toutes et tous les membres de l'unité sont les bienvenu·es – qu'importe le statut ou le rattachement "officiel" à tel ou tel axe, et la participation ou non aux ateliers de l’axe 1.

Un buffet nous réunira vers 12h15 dans les locaux de l’Iris.

Programme et résumés des communications à télécharger en bas de cette page.

PROGRAMME

9h15. Accueil et introduction

Isabelle Clair & Benoît Trépied (CNRS)

9h45-12h15. Nos usages de l’ethnographie

 

FRANCK MERMIER (CNRS)

Une traversée anthropologique de l’espace arabe

CHLOÉ BONAFOUX (EHESS)

Faire avec des contraintes et des ressources de genre pour accéder aux espaces de l’entre-soi

ALEXIS SPIRE (CNRS)

L'enquête par contrebande. Une méthode pour ethnographier la domination bureaucratique

VÉRONIQUE BONTEMPS (CNRS)

Des usages de la « comparaison avec soi-même » sur un terrain palestinien

THIERRY BONNOT (CNRS)

Discussion

12h15-13h15. Pause déjeuner(buffet à l’Iris)

13h15-15h30. Voir ou ne pas voir la domination sur le terrain

 

NICOLAS JAOUL (CNRS)

Filmer l’émancipation : la caméra et le hors champ du militantisme

HÉLÈNE BRETIN (USPN)

Des rapports sociaux de sexe aux masculinités. Retour sur un itinéraire de recherche

ISABELLE COUTANT (CNRS)

D'une enquête à l'autre : de la domination au pouvoir ?

CAMILLE FOUBERT (INSERM)

Comment saisir les dominations structurelles à partir des interactions ? Retour sur une enquête à l’hôpital

PASCAL MARICHALAR (CNRS)

Discussion

15h30-16h. Pause

16h-18h. Que peut-on dire ? Une question éthique et politique

 

CHOWRA MAKAREMI (CNRS)

Que peut-on montrer ? Chronique d'une bataille visuelle

ARTHUR VUATTOUX (USPN)

Savoir garder le secret, savoir le partager. Enjeux de confiance dans une enquête en prison

HADRIEN MALIER (EHESS)

L’ethnographe face à l’insoutenable légèreté des politiques environnementales

JULIE PAGIS (CNRS)

Discussion

RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS

9h45-12h15. Nos usages de l’ethnographie

FRANCK MERMIER - Une traversée anthropologique de l’espace arabe

Le facteur de l’âge de l’ethnologue dans l’enquête a parfois été évoqué pour montrer, qu’en sus du genre, il avait des effets sur la pratique ethnographique notamment par les perceptions qu’il suscite auprès des interlocuteurs. Les conséquences de son vieillissement dans son travail de recherche ont été moins abordées. Elles sont pourtant sensibles sur ses relations sociales avec ceux qui au fil du temps ont fini par faire partie de son paysage amical et affectif ou, pour les plus jeunes confrontés à un enquêteur plus âgé. Si le temps long de la recherche suscite des inflexions thématiques, il change aussi les attentes entre les enquêtés et l’ethnologue. Cela dépend bien évidemment des milieux et surtout des formes de connivence qui s’établissent entre l’ethnologue et ses interlocuteurs. Une longue fréquentation, l’inclusion dans un paysage social et le partage d’espaces d’intimité font chanceler le fameux « regard éloigné » de Lévi-Strauss et produisent aussi des effets d’autocensure.

Du marché de Sanaa (Yémen) où j’ai réalisé mes premières enquêtes de terrain jusqu’à Istanbul où j’ai poursuivi mes recherches, commencées à Beyrouth dans les années 2000, sur l’espace médiatique et culturel arabe, le thème de la domination a été omniprésent tout en concernant des milieux sociaux et professionnels très différents. Je suis en effet passé du monde des artisans et commerçants à celui des éditeurs, intellectuels et journalistes, et de la tentation monographique à l’enquête de caractère transnational. Je propose, dans cette communication, de jeter un regard rétrospectif sur une quarantaine d’années de recherche sur ce que j’appelle « l’espace arabe » à travers les effets de la longue durée sur les manières d’étudier, de choisir et d’étudier les contextes et les sujets de la domination présents dans mes travaux.

CHLOÉ BONAFOUX - Faire avec des contraintes et des ressources de genre pour accéder aux espaces de l’entre-soi

La démarche ethnographique se heurte à un certain nombre de difficultés lorsque la distance sociale qui sépare l’ethnographe des personnes enquêtées est grande. Ces difficultés sont d’autant plus saillantes lorsque, dans les espaces ruraux, les enquêtés défendent une autonomie normative acquise contre la légitimité culturelle des classes supérieures urbaines auxquelles l’ethnographe appartient. En choisissant d’étudier les rapports de pouvoir qui prennent forme au sein des couples et des familles formées par des agriculteur·rices, dans un ensemble de communes rurales du Sud Est de la France, j’ai ainsi été confrontée à une certaine hostilité de la part des enquêté·es, du fait tant de mon objet de recherche (les pratiques privées des couples et des familles) que de mes propriétés sociales (être perçue comme une jeune urbaine appartenant aux classes supérieures). Mon genre – qui est produit par ma position dans les autres rapports sociaux, notamment, dans ce contexte, des rapports de classe, d’âge et de sexualité – a pu redoubler l’hostilité des enquêté·es ou en faciliter la manifestation ainsi que compromettre à terme ma capacité à observer.

Cependant, il a pu également servir d’appui pour accéder à des espaces d’entre-soi dans lesquelles se donnaient justement à voir certaines pratiques conjugales et familiales. En effet, les identités de genre peuvent être perçues différemment selon les situations sociales, et j’ai pu me trouver en mesure de négocier ma position de genre. Dans certains cas, il m’a été possible d’établir une connivence avec des enquêtées lorsque j’étais perçue avant tout comme une jeune femme hétérosexuelle, concernée à ce titre par les rapports de domination qui sous-tendent la conjugalité hétérosexuelle et donc à même de participer à l’élaboration d’un « texte caché ». Dans d’autres cas, il m’a été possible d’accéder à des espaces d’entre-soi masculins en étant surtout perçue comme une femme allochtone, appartenant aux classes supérieures, donc ne partageant pas les mêmes contraintes de genre que les jeunes rurales.

ALEXIS SPIRE - L'enquête par contrebande.Une méthode pour ethnographier la domination bureaucratique

Ethnographier la domination au sein des institutions étatiques censées garantir l’accès aux droits et l’égalité de traitement devant la loi suppose d’adopter une posture critique difficilement acceptable par des hauts fonctionnaires soucieux de démontrer la conformité des services publics avec les ambitions qu’ils affichent. Ignorer ou récuser un·esociologue importun·eest souvent moins couteux que de laisser un regard extérieur objectiver des pratiques en contradiction avec les missions officielles de certains services. La méthode de l’enquête par contrebande permet de contourner ces résistances à l’objectivation : elle consiste à afficher un projet d’enquête acceptable par ces institutions, pour pouvoir s’y introduire et pour enquêter ensuite sur des pratiques de domination que les responsables en place ne sont pas prêts à rendre visibles. En prenant comme exemples le pouvoir discrétionnaire dans l’attribution des visas, les marges de négociation des agents du fisc et la prolifération des activités privées dans l’hôpital public, je tenterai de montrer les intérêts que présente l’enquête par contrebande, la vigilance épistémologique qu’elle exige et les limites qu’elle comporte.

VÉRONIQUE BONTEMPS - Des usages de la « comparaison avec soi-même » sur un terrain palestinien

Cette communication propose de travailler la question classique de l’implication personnelle dans l’enquête ethnographique et celle de la comparaison plus ou moins implicite, à partir de mes terrains palestiniens sur des parcours de soins chroniques (familles d’enfants atteints de mucoviscidose) en situation coloniale. Dans un premier temps, je resituerai ces terrains relativement récents dans la chronologie de mes travaux de recherche sur les populations palestiniennes : ceux-ci en effet, à travers divers objets, ont toujours pris le parti d’aborder le politique et les situations de domination à partir des pratiques de l’ordinaire. J’aborderai ensuite plus spécifiquement le terrain sur la mucoviscidose à partir de ma positionalité dans l’enquête. Etant moi-même mère d’un enfant atteint de cette pathologie, j’ouvrirai une perspective sur ce que cette situation a pu produire, en termes scientifiques et méthodologiques. Je proposerai quelques réflexions sur les usages des affects personnels dans l’enquête ethnographique mais aussi ceux d’une comparaison « avec soi-même » dont les termes sont le plus souvent biaisés. Quels peuvent être les effets sur l’enquête de la présentation de soi comme chercheuse mais aussi comme mère, auprès d’« autres » mères de familles ? Il s’agira en particulier d’objectiver la comparaison implicite de ma situation avec celle de mes enquêtées (que suggère l’adjectif « autres »), d’en examiner les conséquences, les limites, et de réfléchir à la manière dont ces éléments peuvent (ou non) être moteurs dans l’enquête.

13h15-15h30. Voir ou ne pas voir la domination sur le terrain

NICOLAS JAOUL - Filmer l’émancipation : la caméra et le hors champ du militantisme

Mon approche ethnographique sur le militantisme dalit dans un de ses bastions d’Inde du nord, qui entendait appréhender l’affirmation politique des « intouchables », s’est inscrite d’emblée en porte à faux avec le cadre des études indianistes tel qu’il était structuré dans les années 1990. D’un côté la théorie dumontienne, leur pilier principal en France, interprétait l’assujettissement des « intouchables » comme une caractéristique essentielle de la société indienne, d’ordre religieux. D’un autre côté, les Subaltern Studies, dans leur quête d’une subjectivité paysanne préservée de l’idéologie coloniale, avaient invisibilisé la lutte des élites subalternes des dalits, trop « compromises » avec le libéralisme politique occidental.

Ma démarche initiale, influencée par la sociologie politique, a consisté à mettre à jour les rapports de classe qui traversent une mobilisation identitaire, en m’intéressant aux formes de domination liées au capital scolaire et à l’ascension sociale des militants issus de communautés marquées par l’analphabétisme et la pauvreté. Ce cadre sociologique m’est cependant apparu comme trop étriqué, notamment pour appréhender les aspects identitaires et surtout performatifs et matériels (rôle des images et des statues) constitutifs du sujet politique dans ses dimensions empiriques. Certaines lectures comme Rancière et Latour, ainsi que la réalisation d’un film documentaire tourné pendant mon terrain de thèse et monté plus tard, m’ont donc incité à faire évoluer mon approche, pour d’avantage prendre en considération sous un angle politique les résistances subalternes par rapport à l’autorité des militants et au contrôle politique des communautés par ces derniers. Avec un ou deux extraits de film à l’appui, je montrerai la manière dont une caméra peut permettre de révéler une quête d’émancipation qui ne peut ni se réduire aux cadres idéologiques ni aux logiques internes de domination de classe, mais aussi de genre, qu’imposent la mobilisation politique.

HÉLÈNE BRETIN - Des rapports sociaux de sexe aux masculinités. Retour sur un itinéraire de recherche

Je reviendrai dans cette présentation sur les différents terrains et objets qui ont jalonnémon parcours de recherche : la contraception, le chômage de longue durée, le travail du nettoyage en sous-traitance, le métier d’orthophoniste, l'accompagnement du maigrir. Comme de nombreux autres travaux portant sur les rapports sociaux de sexe, j'ai d'abord enquêté sur ces terrains à propos des femmes. Mais j'ai ensuite progressivement réorienté mon regard versles hommes et le concept de masculinité.J'examineraice changement de perspective ethnographique en tenant compte des cadresinstitutionnels et politiques dans lesquels mes recherchesse sont élaborées, des outils théoriques mobilisés à cette occasion, etde la légitimité que l’on (se) construit dans ce cheminement professionnel et institutionnel. 

ISABELLE COUTANT - D'une enquête à l'autre : de la domination au pouvoir ?

De mon premier livre à celui auquel je travaille aujourd’hui, en collaboration avec le frère d’un ancien enquêté, ex-caïd de cité assassiné, plus de vingt années se sont écoulées. Entre ces deux ouvrages, à chaque enquête, je me suis intéressée à des configurations, qu’il s’agisse d’un quartier ou d’une institution, et j’ai cherché à recueillir les différents points de vue, ceux des dominés et ceux des dominants pour construire mon propre point de vue de sociologue, point de vue sur les points de vue, dans la filiation de la sociologie de Pierre Bourdieu. Tout en y restant fidèle, j’ai toutefois abandonné ce lexique de la domination au fil du temps, sans l’avoir véritablement pensé. Peut-être le pas de côté vers la sociologie de la santé mentale y a-t-il en partie contribué. Les outils théoriques qui étaient jusqu’alors les miens m’ont été au départ de peu de secours pour mettre de l’ordre dans mes données. Dans bien des cas, la pathologie mentale surdétermine toute autre variable, et, avant même d’être dominés par les psychiatres, les patients sont aliénés par leur maladie. Plus qu’à la question de la domination, c’est à la question du pouvoir que je me suis intéressée, pour montrer comment le pouvoir psychiatrique était aussi co-construit, l’objectif étant in fine que le patient retrouve du pouvoir sur lui-même. J’ai toutefois conservé de ma formation initiale une attention aux variations selon la classe, le genre et la « race », alors que ce champ de recherche y prêtait encore assez peu attention. Au fur et à mesure de mes ouvrages, c’est aussi la forme d’écriture qui s’est modifiée : je me suis orientée progressivement vers une écriture par moments quasi-documentaire afin de laisser une place aux émotions, importantes à prendre en considération sur mes objets, et par souci du lecteur. Ce souci du lecteur a été une manière pour moi de tenter de résoudre une contradiction inhérente à l’ethnographie de la domination lorsqu’il s’agit de savoir pour qui l’on écrit.

CAMILLE FOUBERT - Comment saisir les dominations structurelles à partir des interactions ? Retour sur une enquête à l’hôpital

Dans ma thèse de sociologie intitulée « Traiter la "différence" : le tri des patient·es par les personnels hospitaliers en France et au Québec » et à partir d’une méthodologie exclusivement qualitative, (principalement par observations directes), j’ai proposé une analyse, menée au niveau des relations et des interactions, du « tri » des patient·es à l’hôpital public, au sens large. Pour cela, j’ai mobilisé les théories interactionnistes, des propositions théoriques issues de la sociologie des rapports sociaux et des travaux de sociologie politique et/ou du travail, s’intéressant notamment à la mise en œuvre des politiques publiques « par le bas » et aux rapports aux usager·es. Ce travail part donc du postulat qu’il est possible d’étudier les dominations structurelles, à partir des interactions, les rapports sociaux à partir des relations sociales. Dans cette communication, je souhaite aujourd’hui interroger en opérant un retour réflexif sur ce travail et en en prolongeant certaines analyses, les apports, compatibilités, les contradictions et les limites de ces approches. Il s’agira d’explorer plus largement à quelles conditions, avec quels outillages et précautions méthodologiques, et quelle ossature théorique et épistémologique spécifique l’on peut (doit ?) étudier les rapports sociaux au niveau des interactions.

16h-18h. Que peut-on dire ? Une question éthique et politique

CHOWRA MAKAREMI - Que peut-on montrer ? Chronique d'une bataille visuelle

J'aimerais revenir dans cette intervention sur les enjeux et les effets de censure à l'image d'un témoignage filmé entre 2015 et 2019 dans le cadre de mon documentaire Hitch. Une histoire iranienne. Du fait des évolutions de la situation sur le terrain en Iran, qui a réactivé à partir de 2017 les risques liés à la mémoire des violences d'Etat des années 1980, les conditions de mon enquête portant sur ce sujet ont évolué, me forçant à adapter les formes de mon film en anonymisant, puis en retirant un témoignage filmé : s'en est suivi une épuisante bataille visuelle qui a marqué la fabrication du film. Quelles sont les questions de sens et de forme que posent ces réajustements ? Quelles formes de contraintes et quelles possibilités (ou mémoires) de résistance se jouent à travers ces batailles des images ? Cette expérience des limites de ce qu'on peut dire et montrer donne forme à l'écriture, mais transforme aussi celle-ci en un autre terrain empirique où continue de se produire du sens et de la connaissance sur le sujet de l'enquête. 

ARTHUR VUATTOUX - Savoir garder le secret, savoir le partager. Enjeux de confiance dans une enquête en prison

Cette communication reviendra sur une expérience d'enquête collective sur un terrain – la prison – particulièrement sensible aux enjeux de confiance. La question de la confiance se traduit notamment par la capacité à garder le secret, et ainsi résister aux mises à l'épreuve par des enquêtés parfois méfiants. Cela nécessite en miroir une relation de confiance au sein de l'équipe de recherche, confiance qui fait partie du travail de recherche et requiert d'y consacrer des moments spécifiques dans le temps de l'enquête. Ainsi, nous traiterons de cette autre dimension majeure du rapport au secret et à la confiance, à travers la possibilité de partager entre enquêteur·trices des sentiments, des émotions parfois difficiles à « dire », pour prévenir de potentielles difficultés au sein de l'équipe de recherche elle-même. En arrière-plan de ces réflexions, seront questionnés les rapports de pouvoir liés à la relation d'enquête, aux professionnalités académiques face à celles du terrain, et ceux liés aux spécificités d'une enquête collective.

HADRIEN MALIER - L’ethnographe face à l’insoutenable légèreté des politiques environnementales

Ethnographier les politiques environnementales au début du XXIème siècle implique bien souvent de s’intéresser à des formes d’action qui échouent à produire des effets à la hauteur de la tâche qu’elles se fixent. Malgré les déclarations d’intention des personnels politiques et administratifs ou des militant·es écologistes, l’altération des conditions d’habitabilité des milieux de vie s’intensifie. La communication s’intéressera aux tensions que soulève l’immersion de l’ethnographe dans le monde d’individus qui s’efforcent de lutter contre la progression d’une catastrophe qui, pourtant, s’approfondit chaque jour davantage.

Ma relation avec mes enquêté·es était configurée par leurs espoirs que ma recherche valorise leurs efforts et les aide à résoudre ce qu’ils et elles percevaient comme une crise globale menaçant la société elle-même. Dans le cadre d’une recherche au long cours sur des actions de politique environnementale ciblant les membres des classes populaires, ces attentes étaient cependant contrariées par l’analyse sociologique. Tout en partageant l’objectif de réduire les dégradations environnementales, celle-ci mettait au jour à la fois l’insoutenable légèreté des actions entreprises et l’injuste poids pesant sur les ménages populaires, qui étaient exhortés à verdir leur quotidien avec plus d’intensité que ceux des autres classes sociales.

La présentation montrera alors pourquoi, plutôt que de chercher à comprendre comment les interventions enquêtées pouvaient être plus efficaces, il m’est apparu plus heuristique de saisir les raisons pour lesquelles, malgré des résultats plus que maigres, elles continuaient de générer de l’engagement institutionnel et militant. Elle soulignera ainsi la tendance des politiques environnementales à s’accommoder de transformer les idées plutôt que les réalités, grâce à la diffusion d’une supposée « conscience environnementale ». Elle insistera aussi sur les effets de solidification de l’ordre social liés à ces entreprises en mettant en évidence la disqualification symbolique et l’encadrement des classes populaires auxquelles elles participent.
 

A consulter :

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