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Exposition > La violencia en el espacio Políticas urbanas y territoriales durante la dictadura cívico-militar en Argentina (1976-1983)

Centro Cultural Haroldo Conti, Buenos Aires, 3 mars-31 mai 2019

La violencia en el espacio Políticas urbanas y territoriales durante la dictadura cívico-militar en Argentina (1976-1983)

Programmes d’éradication de « bidonvilles », construction d’autoroutes, création de villages stratégiques, réaménagement d’espaces publics, construction de stades et réadaptation de villes pour la « Coupe du monde 78’ » : ce sont quelques-uns des projets urbains et territoriaux, édifiés durant la dictature militaire en Argentine (1976-1983), que cette exposition examine. Une réorganisation spatiale réalisée à toutes les échelles et dans toutes les régions du pays, qui a eu un impact direct sur une large partie de la population, transformant de manière durable la société argentine. L’analyse des politiques de création et modification spatiale menées par la dictature permet de comprendre le « monde nouveau » que l’Armée s’est proposé de construire. Cette exposition explore la genèse de ces projets urbains, mais aussi la manière dont les sociétés héritent, se souviennent et utilisent ces infrastructures à l’heure actuelle. Tous ces projets urbains constituent aujourd’hui un héritage matériel avec lequel nous habitons : d’une part, comme condition de possibilité de processus d’accumulation inégale de biens, de services, de terres et de ressources; d’autre part, dans le cadre de processus d’appauvrissement, d’exclusion et de marginalisation. Cependant, ces espaces ne constituent pas une structure fixe et la société a parfois réussie à modifier ou à donner d’autres usages ou d’autres sens à ces lieux et, même pendant les années de dictature, il y a eu aussi des cas de résistance collective que cette exposition met en valeur.

De plus, cette exposition démontre comment on retrouve la violence non seulement dans les caractéristiques mêmes de ces programmes urbains, mais également dans sa mise en œuvre. Les parcs ou les habitations collectifs conçus et construits par imposition, sans consensus ni contrôle, ne sont pas seulement des infrastructures, mais des évidences matérielles et spatiales d’un régime qui souhaitait réorganiser la ville et la campagne de manière radicale. Les déplacements et les expulsions de populations, aussi bien que l’appropriation des terres ou des logements, sont des expressions spatiales de violations au droit au travail, à la santé, à un environnement propre et sain. Ces violations ont des effets sociaux concrets : il y a des personnes déplacées, dépossédées de ses biens, empêchées d’avoir accès aux ressources nécessaires pour se reproduire. Cette exposition montre qu’il existe des situations d’injustice spatiale produites ou renforcées par des politiques menées dans ce contexte autoritaire.

Ce n’est pas le monument, le stade ou le bâtiment lui-même que nous vous invitons à regarder dans cette exposition. La dictature qui a produit des bâtiments et mis en place des projets de “modernisation”, n’est pas différente de celle qui a mené la disparition systématique de milliers de personnes. Cette exposition explore une forme de gouvernement dont la violence est un élément constitutif. De façon parallèle à la conception d’espaces de disparition forcée et de l’implémentation d’un régime de terreur dans la société, ils ont été aussi programmés des foires pour les enfants, un coup du monde, la réorganisation de la gestion des déchets, du patrimoine culturel ou du tourisme. Il n’y a pas eu un gouvernement de violence et un autre productif. Il y a eu un seul gouvernement qui a inscrit la violence dans l’espace et qui a voulu faire de l’espace le lieu et le milieu dans la construction autoritaire d’une nouvelle société.

Coordination générale de l’exposition

  • Pamela Colombo, professeure adjointe au Département de Sociologie à l’Université Laval (Québec) et chercheuse associée au laboratoire IRIS-EHESS (Paris)
  • Carlos Salamanca, chercheur adjoint CONICET, CURDIUR-UNR (Rosario), directeur du programme « Espaces, politiques, sociétés » (CEI-UNR)

Organisé par:  l’Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les Enjeux Sociaux (IRIS), l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS, Paris), le projet Marie Skłodowska-Curie “Violent settlements: strategic villages and clandestine burial sites in Latin America”, le programme Espacios, Políticas Sociedades (CEI-UNR), l’Universidad Nacional de Rosario et l’Université Laval.

Collaborateurs : Gabriela Águila / Gabriela Álvarez / Carla Bertotti / Mara Burkart / Eva Camelli / Gonzalo Conte / Leandro Daich Varela / Mercedes Di Virgilio / Juan Manuel Díaz / Valeria Duran / Leonardo Fernández / Gustavo Fernetti / Victoria Fini / Néstor Frenkel / Cecilia Galimberti / Victoria Gesualdi / Alejandro Hartmann / Federico Houllé / Guillermo Jajamovich / Vanina Lekerman / Laura Luciani / María Maneiro / Andrea Mastrangelo / Carlos Masotta / Luján Menazzi / Gian Paolo Minelli / Mercedes Najman / Santiago Nardin / Javier Núñez / Martin Oesterheld / Victoria Pierini / María Pirsch / Ana Sánchez Trolliet / Valeria Snitcofsky / Carmelo Sardinas Ullpu / Eduardo Santellán / Gabriela Tavella / Sandra Tolosa / Marina Wertheimer.

Pour plus d’information :

A consulter :

EHESS
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