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Manuela Salcedo > Amours suspectes : couples binationaux de sexe différent ou de même sexe sous le régime de l’"immigration subie"

Soutenance de thèse, EHESS, le 16 décembre 2015 à 14h

Amours suspectes

Couples binationaux de sexe différent ou de même sexe sous le régime de l’"immigration subie"

Soutenance de thèse de sociologie (EHESS) présentée publiquement par Manuela Salcedo
sous la direction d’Eric Fassin

Mercredi 16 décembre 2015, 14h, EHESS, 190 av. de France 75013 Paris, salle 015

Résumé

La politique d’immigration de la France ne se contente pas de contrôler les étrangers, elle vise aussi des Français(es) qui choisissent de se marier ou de se pacser à un(e) étranger(e). Cette thèse porte sur l’étude des couples binationaux de sexe différent ou de même sexe, à partir d'une enquête menée en Île-de-France. D'une part, il s'agit d'analyser la production des couples binationaux comme des couples suspects par les politiques étatiques contre l'immigration dite « subie ». Un dispositif de soupçon s'est développé en France depuis les années 2000, notamment autour des catégories de mariage « blanc » puis « gris » dont ce travail trace la généalogie. Ces catégories s'accompagnent de la mise en place d'une police de l'amour : soupçonnés d'être faux, les couples doivent se mettre en scène comme de « vrais » couples. Pour prouver l’authenticité de leur amour, ils reproduisent ainsi la distinction entre intérêt et amour au centre des normes conjugales dominantes. D'autre part, le travail de terrain, constitué d'une série d'entretiens et d'observations au sein de deux associations d'aide aux couples binationaux (l’Ardhis, pour les couples de même sexe, et les Amoureux au ban public, pour les couples de sexe différent), permet de proposer une sociologie des couples binationaux à partir de leurs expériences, de leurs revendications et de leurs caractéristiques sociales (âge, nationalité, sexe et statut socio-économique). Cette sociologie montre que, contrairement à l’image étatique d’une « escroquerie sentimentale », mais aussi à l’image associative de relations amoureuses dénuées de tout intérêt, leurs relations conjugales se fondent souvent sur une domination matérielle et des dépendances affectives – entre hommes et femmes et entre Français et étrangers. Caractéristiques des conjugalités binationales, ces dépendances, que l'on peut saisir à partir de la notion d'échange, révèlent également les mécanismes à l'œuvre dans les relations conjugales ordinaires.

Jury

  • Michel Bozon, Directeur de recherche à l'INED, examinateur
  • Éric Fassin, Professeur de sociologie à l’Université Paris-8, directeur de thèse
  • Jane Freedman, Professeure de sociologie à l’Université Paris-8, rapporteur
  • Pascale Molinier, Professeure de psychologie à l’université Paris-13, rapporteur
  • Juliette Rennes, Maîtresse de conférences à l'EHESS, examinatrice
  • Patrick Weil, Directeur de recherche au CNRS, examinateur

A consulter :

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