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Clémence Léobal > "Osu", "baraques" et "batiman" : Redessiner les frontières de l’urbain à Soolan (Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane)

Soutenance de thèse, jeudi 8 juin 2017 à 14h – Univ. Sorbonne, Amphithéâtre Durkheim, 17 rue de la Sorbonne 75005 Paris, Escalier I, premier étage

"Osu", "baraques" et "batiman" : Redessiner les frontières de l’urbain à Soolan (Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane)

Soutenance de thèse de sociologie présentée publiquement par Clémence Léobal, préparée sous la direction conjointe d'Anne Gotman et de Benoît de L'Estoile

Résumé

Cette thèse porte sur la rencontre entre des politiques urbaines françaises et des modes d’habiter l’Amazonie à Soolan (ou Saint-Laurent-du-Maroni), à la frontière avec le Surinam. Les habitants des classes populaires sont confrontés à des normes d’urbanité concrétisées par les démolitions de « bidonvilles » et la construction de logements sociaux. Il s’agit d’analyser les interactions entre les acteurs en jeu dans cette situation postcoloniale impliquant habitants, élus communaux et professionnels de la ville, dans un contexte d’Outre-mer aux hiérarchies sociales croisant classe, nation, et race. Alliant une perspective historique et ethnographique, ce travail analyse les rapports d’habitants originaires de l’amont du Maroni aux administrations et à leurs agents. Ces derniers sont racialisés par le terme bakaa, qui renvoie à une blancheur postcoloniale spécifique, par opposition à une identification renouvelée en tant que « personnes des pays de la forêt » (bushikondesama) – appartenance héritée du passé du marronnage des plantations surinamaises. Mises en lumière par l’ethnographie réalisée à leurs côtés, les démarches quotidiennes des habitants témoignent de leur progressive socialisation institutionnelle, tandis que certains agents des administrations adaptent les politiques publiques et les procédures administratives aux pratiques d’une population racialisée comme « Bushinenguée ».

L’analyse passe du logement, catégorie de l’action publique, aux maisons, espaces vécus inscrits dans des configurations de parenté, des mobilités et des modes d’habiter de part et d’autre du Maroni. Les maisons sont appropriées par les habitants de manière dialectique : tout en se conformant à des normes d’urbanité bakaa matérialisées par les logements sociaux, et sanctionnées par les bailleurs, les habitants transforment la ville par leurs modes d’habiter, et font un usage stratégique de ressources issues de la maîtrise du territoire transfrontalier. Ces pratiques de l'espace ont des effets tant sur les modes d’habiter que sur les politiques urbaines. Les interactions asymétriques entre habitants et professionnels de la ville concrétisent leurs différences, constamment réitérées, dans les formes urbaines d’une ville ségréguée. Elles redéfinissent donc en permanence les frontières des personnes, des maisons, et des lieux.

Composition du jury

  • Olivia Gomes Da Cunha, Professeure à l’Université Fédérale de Rio de Janeiro (Rapportrice)
  • Anne Gotman, Directrice de recherche émérite à l’Université Paris Descartes (Directrice)
  • Stéphanie Guyon, Maîtresse de conférences à l’Université de Picardie Jules Verne
  • Benoît de L’Estoile, Directeur de recherche au CNRS (Co-Directeur)
  • Alexis Spire, Directeur de recherche au CNRS (Rapporteur)
  • Sylvie Tissot, Professeure à l’Université Paris VIII Vincennes Saint-Denis

Renseignements pratiques

A consulter :

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