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Table-ronde > Anciennes étudiantes du continent africain formées dans les pays de l'Est - 11 octobre 2016

Organisée par le programme ELITAF, Fondation MSH, 190 av. de France, 75013 Paris, salle du conseil B, sous-sol, de 14h à 19h

Table-ronde > Anciennes étudiantes du continent africain formées dans les pays de l'Est - 11 octobre 2016

Anciennes étudiantes du continent africain formées dans les pays de l'Est

Table ronde organisée par le programme ELITAF

Mardi 11 octobre 2016, 14h-19h
Lieu : Fondation Maison des Sciences de l’Homme, 190 avenue de France, 75013 Paris, salle du conseil B, sous-sol
Accès libre

Intervenant-e-s

Sous la présidence de Pascale Barthélémy, ENS de Lyon, CNRS/Laboratoire de Recherches historiques Rhône-Alpes

  • Ophélie Rillon, Les Afriques dans le monde, LAM, Bordeaux, et Tatiana Smirnova, Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques, CESSMA, Paris
    Quand des Maliennes regardaient vers l’URSS (1961-1991). Enjeux d’une coopération éducative au féminin.
  • Lucette Labache, Réseau Interdisciplinaire Afrique Monde, RIAM
    Portraits de Réunionnaises anciennement étudiantes à l'Université Patrice Lumumba
  • Régine Tchicaya-Oboa, Université Marien Ngouabi, Brazzaville et Patrice Yengo, Institut des mondes africains, IMAF
    Trajectoires d'anciennes étudiantes congolaises formées en URSS et dans les autres pays du bloc socialiste
  • Zakiyatou Oualett Halatine, ancienne étudiante de l’Institut Polytechnique de Kiev, ancienne Ministre du Mali
    Témoignage 

Présentation

Fort peu nombreuses par rapport à leurs homologues masculins étudiants, les étudiantes africaines formées en URSS/Russie ou dans les anciens pays socialistes, principalement entre la seconde guerre mondiale et l’effondrement de l’URSS, seront au centre des échanges et de la réflexion lors de cette table-ronde. Parties étudier dans le cadre d’accords de coopération entre États, ou dans le cadre d’autres organisations, notamment féminines, elles ont souvent bénéficié de la coopération éducative, alors en plein essor entre les pays de l’Est et ceux du continent africain. Au fil des ans, des échanges multiformes se sont tissés entre femmes de ces différents pays dont l’histoire est jalonnée de rencontres très riches ainsi que de tensions, parfois de conflits. L’histoire de ces contacts reste largement à écrire (Ghodsee, 2012, 2015 ; Barthélémy, 2016), et il s’agira de les envisager dans une perspective pluridisciplinaire faisant une large place à l’histoire des femmes et du genre, à l’histoire de l’éducation et à l’histoire connectée ainsi qu’à l’anthropologie ou à la sociologie.

Les travaux réalisés en différents pays sur ces étudiantes et ces étudiants africains ont souvent fait l’impasse sur la dimension du genre. Cependant, des recherches récentes attirent l’attention sur son importance. Plusieurs chercheurs du programme ELITAF se sont interrogés sur la signification de la présence d’anciennes étudiantes africaines dans les pays de l’Est. Lors de la table-ronde qui s’est tenue à la FASTEF à Dakar en 2012, la présentation par sa sœur, Sophie Turpin Bassama, de la biographie de Marianne Turpin, la première femme sénégalaise formée en URSS, a donné l'occasion de connaître ses stratégies pour sortir du Sénégal malgré l'opposition de la famille, son séjour dans un pays socialiste, puis son retour au pays où elle est devenue professeur de russe et le rôle politique qu’elle a joué à travers l’influence exercée sur les décideurs. Dans l’ouvrage Étudier à l’Est, Expériences de diplômés africains, Régine Tchicaya-Oboa et Patrice Yengo étudient les expériences des femmes originaires du Congo, qui ont effectué des études de pharmacie ou de médecine en URSS. Tatiana Smirnova et Ophélie Rillon s’intéressent, dans leurs travaux récents, à la contribution des femmes à la coopération éducative mise en œuvre de 1961 à 1991 entre l’URSS et le Mali. Ces différentes recherches sont de caractère exploratoire et incitent à approfondir et développer les analyses.

Trois grands axes ont été retenus autour desquels se centreront échanges et débats.

  1. Quelle était la politique des pays de départ et celle des pays d’accueil en matière d’éducation des femmes? Constituaient-elles un frein au départ des femmes ou un soutien ? Et pour quelles raisons ? Y avait-il des décalages entre l’une et l’autre ? Sur quels points ? Dans quel contexte politique les femmes ont été conduites à partir ? Comment se sont mises en place les coopérations entre pays et entre organisations ? Quel était le rapport au politique des femmes parties étudier en URSS ou dans un autre pays socialiste, leur engagement dans des associations de femmes existantes ou créées par elles ou dans des associations nationales ? Ont-elles été instrumentalisées ?
  2. Qui étaient les étudiantes africaines dans les pays de l’Est ? Quels ont été leurs itinéraires biographiques ? Quels diplômes ont elles préparés, dans quelles universités ou instituts et vers quels cursus se sont-elles dirigées ? Quelles relations ont elles nouées avec les autres étudiants et avec les membres de la société d’accueil ? Étaient-elles mariées avant de partir pour les études, se sont-elles mariées lors de leurs études ou après ? Vers quels pays se sont-elles dirigées ensuite ? Quel regard portaient-elles et portent-elles aujourd’hui sur les pays de l'Est et sur leurs études ? Une attention particulière sera portée au retour au pays en lien avec le classement ou le déclassement professionnel et éventuellement avec des processus de reconversion.
  3. Quels ont été les combats des femmes africaines parties étudier à l’Est ? Quelles ont été leurs revendications et comment ont elles œuvré pour les faire aboutir? Quels étaient les principaux enjeux économiques ou symboliques de ces combats ? Étaient-elles en quête d’une autonomie individuelle ou agissaient-elles plutôt comme des militantes du droit au travail ? S’agissait-il pour elles de transformer les rapports de genre ? Quel a été l’effet produit par le séjour dans un pays de l’Est sur leur représentation des frontières de genre ? Ont-elles cherché à transgresser les frontières de genre ?

Bibliographie

  • Pascale Barthélémy, « Macoucou à Pékin. L’arène internationale : une ressource politique pour les Africaines dans les années 1940-1950 », Le Mouvement social (à paraître, 2016).
  • Kristen R. Ghodsee, “Rethinking State Socialist Mass Women’s Organizations : the Committee of the Bulgarian Women’s Movement and the United Nations Decade for Women, 1975-1985”, Journal of Women’s History, vol. 24, n°4, 2012 : 49-73.
  • Kristen R. Ghodsee, « Internationalisme socialiste et féminisme d’État pendant la Guerre froide. Les relations entre Bulgarie et Zambie », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 41, 2015 : 115-137.
  • Constantin Katsakioris, Leçons soviétiques. La formation des étudiants africains et arabes en URSS pendant la guerre froide, thèse d’histoire, Paris, EHESS, 2015
  • Sandrine Kott, Françoise Thébaud, « Le ‘‘socialisme réel’’ à l’épreuve du genre », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 41, 2015. 
  • Ophélie Rillon, Féminités et masculinités à l’épreuve de la contestation. Le genre des luttes sociales et politiques au Mali (1954-1993), thèse d’histoire, Université Paris 1, 2013.
  • Régine Tchicaya-Oboa, Patrice Yengo, « Être une étudiante africaine en URSS.Sur quelques trajectoires de médecins et pharmaciennes congolaises » dans Monique de Saint Martin, Grazia Scarfò Ghellab et Kamal Mellakh (dir.), Étudier à l’Est. Expériences de diplômés africains, Paris, Karthala, 2015 : 215-230.

Crédit photo : La délégation de Maliennes à Tashkent en mai 1961. Elle était composée de l’institutrice Fanta Diallo, de l’institutrice Jeannette Haïdara épouse d’Attaher Maïga et de la sage-femme Aoua Keita (de g. à d.). Source : Archives d'État de la Fédération de Russie, Fonds du Comité des Femmes Soviétiques.

A consulter :

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