Sur l'agenda | Manifestations scientifiques

JE > Les routes du soi - 21 novembre 2022

Campus Condorcet, bâtiment Recherche Sud, salle 2023

JE > Les routes du soi - 21 novembre 2022

Les Routes du Soi

Cette journée d’étude, organisée par Sébastien Dalgalarrondo et Tristan Fournier, porte sur les idéologies et les pratiques contemporaines d’optimisation de soi.

Lundi 21 novembre 2022, de 13h à 18h
Campus Condorcet - Bâtiment Recherche Sud - Salle 2.122

En nous appuyant sur des phénomènes aussi divers que le transhumanisme, l’hypnose, les pratiques d’ensauvagement (jeûne, cueillette, pêche urbaine) et la consommation de drogue, cette journée vise à interroger la dynamique injonction/appropriation à l’œuvre dans la circulation de ces promesses. À quoi correspond ce perfectionnisme ? Quelles places occupent la « nature », les technologies et autres techniques de corps au sein de ces chemins d’exploration et de transformation de soi ?

13h00 – Introduction

Sébastien Dalgalarrondo & Tristan Fournier

Chargés de recherche à l’IRIS, CNRS

13h30 - Discussion 1

Nicolas Le Devedec, Professeur agrégé à HEC Montréal

Se transformer soi-même pour mieux ne pas changer le monde : le transhumanisme

Mouvement dont l’ambition est d’optimiser l’être humain et ses performances grâce aux avancées technoscientifiques et biomédicales, le transhumanisme et l’imaginaire de l’« humain augmenté » qu’il diffuse ont considérablement gagné en notoriété au sein de nos sociétés. Cette intervention visera à présenter les enjeux notamment sociaux, politiques et écologiques soulevés par le mouvement. Partant du postulat selon lequel l’être humain serait par nature déficient, le mouvement avance comme nous le verrons, sur des sujets aussi divers que les questions de santé publique, l’écologie ou encore les guerres et risques globaux, des explications de type « psycho-bio-évolutionnistes » qui exonèrent notre modèle de société capitaliste de toute responsabilité. Le transhumanisme encourage en somme un rapport au monde profondément techno-solutionniste et dépolitisant qui s’incarne dans une réalité sociale et écologique aux antipodes des promesses d’émancipation portées par le mouvement.

14h30 - Discussion 2

Boris Hauray, Chargé de recherche à l’Iris, INSERM

Se soigner par l’imagination : la promesse de l’hypnose

Depuis la fin du siècle dernier, l’hypnose rencontre un intérêt croissant dans la réponse à une large gamme de problèmes de santé (douleurs chroniques, addictions, dérèglements alimentaires, insomnies, stress et anxiété, dépression, etc.). Mon intervention s’attachera dans un premier temps à identifier et analyser des caractéristiques essentielles de cette promesse thérapeutique : sa problématisation des rapports corps-esprit ; l’idée d’une mobilisation des ressources intérieures des clients/patients ; le fait qu’elle prenne la forme d’une expérience vécue plutôt que d’un travail sur soi ; la perspective offerte d’une transformation à la fois rapide et profonde de soi-même. Dans un second temps, elle examinera certaines implications normatives et politiques du développement du soin par l’hypnose, au travers d’une réflexion sur les notions de démédicalisation, de pathologisation et de healthism.

15h30 – Pause

15h45 - Discussion 3

Salomé Gilles, Doctorante au CEMS

L’approche psychonautique des usages de drogues

À rebours des approches sanitaires ou sociales, le psychonautisme considère l’usage de drogues dans sa phénoménologie intime, en tant qu’il produit des « états de conscience modifiés ». Ses pratiquants se distinguent par une approche exploratoire de la consommation de psychédéliques tels que le LSD, la psilocybine ou encore la kétamine. Dans mon intervention, je montrerai d’abord la genèse de cette sous-culture, puis son exploitation historique des technologies de l’information pour diffuser textes sacrés, vulgarisation scientifique, techniques d’usage et retours d’expérience, jusqu’à devenir indissociable de l’usage d’Internet. Je distinguerai ensuite deux compréhensions du psychonautisme : l’exploration de soi par la pratique spirituelle, et l’exploration du monde par la méthode scientifique. Enfin, je montrerai comment les approches psychonautique imprègnent aujourd’hui les groupes numériques d’usagers de drogues qui se réclament de la « Réduction des Risques ».

16h45 - Discussion 4

Tristan Fournier & Sébastien Dalgalarrondo

S’ensauvager, un « transhumanisme à mains nues »

Cette intervention s’appuie sur des enquêtes ethnographiques dédiées à l’analyse de trois pratiques contemporaines d’ensauvagement de soi : le jeûne, la cueillette de plantes sauvages comestibles et la pêche urbaine. Ces dernières sont souvent présentées par leurs promoteurs comme des manières de s’optimiser au plus près de la « nature » et de ses bienfaits, tout en s’inscrivant dans une économie de marché et en étant bien souvent médiées par de nouvelles technologies. L’analyse de ces promesses hétéroclites nous a permis d’identifier un assemblage argumentatif se déclinant selon trois axes – l’ascétisme, le politique et l’exploration de soi – et de dessiner les contours de l’idéologie primitiviste à laquelle s’arrime ce que nous proposons d’appeler : un « transhumanisme à mains nues ».
 

A consulter :

EHESS
CNRS
Sorbonne Paris Nord
INSERM

IRIS - CAMPUS CONDORCET
Bâtiment Recherche Sud
5 cours des Humanités
93322 Aubervilliers cedex
Contacts
Accès

IRIS - U. SORBONNE PARIS NORD
UFR SMBH 74 rue Marcel Cachin, 93017 Bobigny cedex
Contacts
Accès

 


 

Liens rapides

Agenda interne

Twitter Iris

La Lettre de l'Iris

HAL - collection de l'Iris