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Colloque international > L’émigration-immigration comme "fait social total" - 26-28 septembre 2018

Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine & EHESS, Paris

Colloque international > L’émigration-immigration comme

Colloque international > L’émigration-immigration comme

Colloque international > L’émigration-immigration comme

 

L’émigration-immigration comme ‘fait social total’

Retours sur les travaux et la pensée d’Abdelmalek Sayad

Du mercredi 26 au vendredi 28 septembre 2018, Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine, et EHESS, Paris

Colloque organisé avec le concours du CESSP, de l’IRIS, du CRESPPA-CSU, de l’EHESS, du Musée National de l’Histoire de l’immigration et des Archives Nationales

Attention : le colloque se déroule à deux endroits différents :

* Mercredi 26 septembre : auditorium des Archives Nationales, 59 rue Guynemer, 93383 Pierrefitte-sur-Seine, M13 Saint-Denis Université

* Jeudi 27 et vendredi 28 septembre : amphithéâtre Furet de Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), 105 bd Raspail, 75006 Paris. M4 Saint-Placide ou M12 Notre Dame-des-champs

Pour tout renseignement écrire à colloquesayad@gmail.com

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Présentation

Il y a vingt ans Abdelmalek Sayad nous quittait. Son œuvre, qui s’étend sur près de 40 années d’enquêtes et une centaine de publications, a très largement contribué au renouvellement des regards et des pratiques scientifiques sur le phénomène migratoire et sur un ensemble d’objets de première importance pour les sciences sociales.

La volonté d’Abdelmalek Sayad de ne jamais dissocier les logiques sociales produisant l’émigration des formes de recomposition des collectifs à l’œuvre dans toute immigration, mais surtout son attachement à décrire de part et d’autre de la Méditerranée les modalités et les contours d’une « double absence », ont rencontré un large écho dans le monde académique et plus largement dans le monde militant, associatif et intellectuel.

Novatrice, l’œuvre d’Abdelmalek Sayad l’est, en effet, à plusieurs égards. Sur le plan de l’analyse des expériences migratoires tout d’abord, elle renferme une série de textes centraux pour les sciences sociales tant sur un plan théorique que méthodologique. Il en va ainsi pour le texte El Ghorba, dans lequel Abdelmalek Sayad rend compte des logiques sociales qui ont produit la migration algérienne vers la France métropolitaine dans le cadre colonial. Il y décrit, à travers le témoignage du jeune Mohand, la façon dont le déclin d’un modèle agricole « traditionnel » alimente les espérances dans un projet migratoire dont les pionniers taisent les réalités matérielles auprès des plus jeunes. Mais il en est également de ces multiples articles où Sayad analyse finement les récits biographiques de migrants et d’enfants de migrants. Sur le plan de l’analyse des rapports intimes entre immigration et État-nation, entre la condition d’étranger et un appareil étatique qui rend tangible à travers une série de dispositifs de papiers ou policiers la césure entre étranger et national, l’œuvre de Sayad s’avère pionnière. Elle inaugure une réflexion profonde sur les liens entre l’immigration et la « pensée d’Etat » pour reprendre la notion esquissée par Pierre Bourdieu, l’immigration interrogeant « la limite de l’Etat-nation ».

Parce qu’elle appréhende l’émigration-immigration comme « fait social total », la production scientifique d’Abdelmalek Sayad, en apparence circonscrite à la sociologie de l’immigration et à celle de l’État, dépasse de loin ces deux objets. Reprenant à Allal, Buffard, Marié et Regazzola l’idée de la « fonction miroir » de l’immigration, Sayad fait de celle-ci un socle, plus qu’un point d’aboutissement, de la réflexion ; un socle qui lui permet de développer sa propre sociologie décentrée du récit national en y incorporant notamment la dimension coloniale des rapports de domination.

Le parcours du sociologue a, par ailleurs, produit un volumineux fonds d’archives, mêlant matériaux d’enquêtes, notes de travail préparatoires, et documents associés à son parcours personnel, son engagement éditorial ou sa participation à diverses commissions. Ce fonds précieux, collecté dès 2004 par l’association Génériques, avant son transfert au Musée national de l’histoire de l’immigration, auprès de la médiathèque qui porte désormais son nom, est depuis 2016 conservé et consultable aux Archives nationales.

Pour toutes ces raisons, les travaux et les outils sociologiques d’Abdelmalek Sayad sont d’une vive actualité pour les praticien.nes des sciences sociales qui défendent l’interdisciplinarité. Si ce colloque est aussi un hommage, il le sera surtout en montrant comment les chercheur.es continuent de s’approprier et à mettre à l’épreuve de leurs terrains et de leurs propres recherches les acquis de ses travaux.

Programme

Après-midi du Mercredi 26 septembre (Auditorium des Archives nationales)

Introduction générale du colloque (14h00-15h00)

Mots d’introduction de Benjamin Stora (Musée National de l’Histoire de l’Immigration), de Françoise Banat-Berger (Archives nationales) et de Julien Duval (CNRS CESSP-CSE)

Table-ronde 1 : Les archives Sayad : une contribution à l’histoire des sciences sociales (15h00-17h00)

Président de séance : Yann Potin (Archives Nationales, Département Education, Culture et Affaires sociales)

  • Laure Pitti, Maitresse de conférences à l’Université Paris VIII (CRESPPA-CSU), « Les réceptions de l’œuvre d’Abdelmalek Sayad dans les sciences sociales en France. Retour sur une recherche collective (2012) ».
  • Amín Pérez, Emory University (Fox Center for Humanistic Inquiry), « Penser le changement social en situation coloniale ».
  • Yves Jammet, Association médiations culturelles & expérimentations sociales, « Le Déracinement : genèse, co-écriture et enjeux ».
  • Samir Belgacem, Maître de conférences à l’Université Jean Monnet, Centre Max Weber, « Le nationalisme comme legs colonial. De l’expérience biographique aux apports scientifiques d’Abdelmalek Sayad ».

Journée du Jeudi 27 septembre (EHESS, 105 bd Raspail – Amphi Furet)

Table-ronde 2 : Déracinement et legs colonial : Sayad en sociologue des sociétés du départ (10h00-12h00)

Président de séance : Jim House (Senior Lecturer, University of Leeds)

  • Ali Mekki, Chercheur associé à l’IREMAM / MMSH, « Des travailleurs coloniaux aux demandeurs d’asile »
  • Elif Aksaz, Chercheuse associée au CESSP et à l’IFEA-Istanbul, « La « gestion de l’absence » : un exemple Anatolien »
  • Deniz Pelek, Doctorante à la Boğaziçi University (Istanbul) et Paris 8, IFEA, « ‘Dispeasanted Peasants’ in the East-West journey: the case of Cizre after forced migration »

Table-ronde 3 : Emigration-immigration : retours sur un outil analytique (14h00-16h00)

Présidente de séance : Monique de Saint Martin (Directrice d’études à l’EHESS, IRIS)

  • Sabah Chaib, Docteure en science politique, ISP Nanterre, « La boite à outils sayadienne à l’épreuve de notre terrain de recherche :  commerçants au sein de l’é-immigration algérienne ».
  • Athmane Fouil, Maître de conférences à lEcole Polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme d’Alger, « D’une double absence à une double présence »
  • Francesco Madrisotti, Chercheur post-doc au CNRS, URMIS, Unité de Recherche Migrations et Sociétés, Université Paris Diderot – Paris 7, « De la condition immigrée à la condition migrante : l’expérience des migrants subsahariens au Maroc ».

Table-ronde 4 : Des « enfants illégitimes » ? La contribution de Sayad à une sociologie de la transmission familiale (16h00-18h00)

Président de séance : Stéphane Beaud (professeur à l’Université de Poitiers, GRESCO)

  • Muriel Cohen, Docteure en histoire, enseignante, « Les invisibles. Pourquoi Sayad ne parle-t-il pas des femmes et des familles algériennes ? »
  • Amélie Grysole, Doctorante CMH, INED, « Les politiques publiques de l’envoi des enfants au pays des parents. Les âges du départ vers le Sénégal des enfants nés en France, en Italie ou aux États-Unis »
  • Francine Muel-Dreyfus, Directrice d’études à l’EHESS, CESSP-CSE, « Socioanalyse et sociologie clinique, l’œuvre pionnière d’Abdelmalek Sayad ».
  • Simeng Wang, Chargée de recherche CNRS, CERMES 3, « Illusions et souffrances de migrants chinois à Paris. Retours sur les pensées d’Abdelmalek Sayad »

Journée du Vendredi 28 septembre

Table-ronde 5 : Sayad et la sociologie du corps au travail et de la santé (10h00-12h00)

Présidente de séance : Laure Pitti (Maîtresse de conférences à Paris 8, CRESPPA-CSU)

  • Abdel-Halim Berretima, Maître de conférences HDR Université de Bejaïa, « Les immigrés accidentés du travail. Le corps entre stigmatisation et manipulation institutionnelle »
  • Behrouz Keyhani, sociologue, « Réfugiés afghans en France : trouver l’asile, dans le travail ou la maladie ? »
  • Malika Gouirir, Maîtresse de conférences Paris V, « « Honorer ses morts : une question clé pour les Marocains résidant à l’étranger »
  •  Valérie Cuzol, Doctorante à l’université de Lyon II, Centre Max Weber, « J’habite ‘une double absence’ » (enquête sur les enjeux de l’inhumation).

Table ronde 6 : Immigrés OS à Vie ? La contribution de Sayad à la sociologie du travail (14h00-16h00)

Présidente de séance : Claire Zalc (Directrice de recherche au CNRS, Directrice d’études à l’EHESS, IHMC)

  • Emeline Zougbede, Chercheure associée au laboratoire CERLIS, ATER à l’Université de Nanterre, « L’arbitraire de la catégorie du ‘Travailleur Sans-papiers’  : entre figure militante et figure méritocratique »
  • Anton Perdoncin, AGPR ENS Jourdan, Centre Maurice Halbwachs et IDHES, « Marocains : mineurs à vie ? Trajectoires de mineurs marocains dans la récession charbonnière »
  • Juliette Ronsin, sociologue, « Comparaison entre l’émigration-immigration algérienne décrite par A. Sayad et l’émigration-immigration ex-yougoslave en France, à travers le cas des ouvriers de l’automobile dans les usines Peugeot à Sochaux »

Table-ronde 7 : « Immigration et pensée d’Etat » : la contribution de Sayad à la sociologie de l’Etat (16h00-18h30)

Président de séance : Emmanuel Blanchard (maître de conférences UVSQ – CESDIP)

  • Elisabeth Hultqvist, Professeure associée à l’Université de Stockholm et Ida Lidegran, Université d’Uppsala, « La « crise des réfugiés » en Suède en 2015 : déculturation et acculturation ».
  • Jennifer Bidet, Maître de conférences Université Paris V, CERLIS, « Le retour dans la Pensée d’Etat algérienne (1960-2010). De la réinsertion des émigrés à la mobilisation à distance de la diaspora ».
  • Marie-Paule Couto, Maîtresse de conférences à l’Université Paris 8, CRESPPA-CSU, « Les paradoxes de la citoyenneté. Le travail d’identification des rapatriés d’Algérie et ses incidences biographiques ».
  • Salvatore Palidda, Professeur à l’Université de Gênes, «Migrations, fait politique total du XXIe siècle ».
  • Hugo Mulonnière, Doctorant à l’Université de Rouen, GRHis et CRESPPA-CSU, « Transformer ‘l’afflux désordonné’ en ‘main-d’œuvre nord-africaine’ :  le ministère du Travail face aux Algériens en métropole (1945-1962) ».

Conclusions du colloque par des membres du conseil scientifique et échanges avec les participants

Attention : le colloque aura lieu le premier jour (mercredi 26 septembre) à l’auditorium des Archives Nationales (59 rue Guynemer, 93383 Pierrefitte-sur-Seine, métro Saint-Denis Université) puis à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) pour les deux jours suivants, les jeudi 27 et vendredi 28 septembre (105 bd Raspail, amphithéâtre Furet, 75006 Paris).

A consulter :

EHESS
CNRS
Sorbonne Paris Nord
INSERM

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